Le cumul retraite et activité libérale en pratique

Site de la CARMF : cumul retraite et activité libérale.

Depuis quelques années, il est possible, tout en touchant sa retraite, de continuer une activité libérale (ou même salariée). Cette possibilité est bienvenue pour pallier à la chute démographique des médecins libéraux, et pour pallier également la brutale chute de revenus des médecins qui prennent leur retraite, ou même aiment leur métier et veulent continuer à l’exercer, mais avec une activité réduite. Mais ce n’est pas toujours simple de s’y retrouver. Qui peut cumuler retraite et activité libérale, et à quelles conditions ?

Cumul retraite et activité libérale sans limitation

1- Tout d’abord il faut avoir atteint l’âge légal minimal de la retraite : entre 60 et 62 ans si vous êtes nés avant 1955, 62 ans pour les autres. Les médecins ayant pris une retraite anticipée pour carrière longue (ça existe ? il faut avoir commencé AVANT 18 ans !) ou invalidité sont exclus du dispositif.

2- Ensuite, pour pouvoir cumuler sans limitation du BNC, il faut avoir validé l’intégralité de ses trimestres au régime de base, tous régimes confondus, ou avoir atteint l’âge du taux plein (en général 67 ans).

Faites donc le rappel de tous vos boulots d’étudiant déclarés, des années d’externat, d’internat, de FFI, le service national, les trimestres pour enfants pour les dames … posez-vous la question du rachat (avec ou sans points) des années d’études non cotisées

3-Enfin, il faut effectivement être en retraite, donc avoir liquidé TOUTES ses retraites, et ce sans possibilité de retour en arrière. Il n’est pas possible de prendre sa retraite libérale, de garder des vacations salariées à l’hôpital ou la PMI, et de continuer une activité libérale.

Seule exception, les retraites complémentaires : comme le taux plein est à 65 ans, on peut attendre pour les liquider d’avoir atteint 65 ans. Mais il faudra alors impérativement le faire à ce moment-là sans attendre. Attention, quand on est en retraite et qu’on a une activité rémunérée, on continue à payer ses cotisations sociales et de retraite (un peu modifiées) mais à fonds perdus ! ça ne rapporte plus aucun point ni bonification.

Et si je n’ai pas tous mes trimestres ?

On peut alors quand même cumuler, mais le BNC annuel ne doit pas dépasser 1 PSS (Plafond Annuel de Sécurité Sociale =38616 € en 2016).

Il existait dans certains cas une possibilité jusqu’à 1,3 PSS, mais qui n’existera plus pour les retraites liquidées après le 01/10/16 … c’est demain. Rappelez-vous aussi que le BNC pour les assurances sociales doit réintégrer les cotisations sociales, ce qui diminue d’autant ce qui reste disponible.

Au-delà d’un PSS de BNC, votre retraite sera amputée du dépassement. Et rappelez-vous aussi que les cotisations de retraite des petits revenus sont plus lourdes que pour les gros. Pour 38000 € de BNC, vous paierez environ 9000 € de cotisations retraite À FONDS PERDUS. Et vous paierez aussi l’URSSAF.

Est-ce rentable ?

Si on peut cumuler sans limitation et qu’on est en forme, probablement. Il faut toutefois travailler assez pour ne pas y perdre. Et attention, en cas de maladie ou d’accident et d’arrêt de l’activité, vous n’avez droit ni aux IJ (indemnités journalières) ni aux indemnités d’invalidité.

Vous continuez votre activité sans la diminuer

Là forcément, vous y gagnez ! vous gagnez votre retraite en plus de votre activité et vos cotisations baissent un peu. Mais vos impôts vont grimper !

Vous conservez une activité libérale réduite

D’après les calculs de la CARMF, il faut avoir une activité correspondant en gros à 55-60% de votre activité antérieure pour garder le même revenu. Mais vous avez plus de temps pour vous, ou pouvez choisir une partie plus intéressante de l’activité. Reste à voir si cette activité réduite sera facile à faire accepter à votre patientèle. Une possibilité est de fermer le cabinet et de ne plus faire que des remplacements.

Vous poursuivez votre activité libérale sans prendre votre retraite

Cela vous permet d’augmenter votre retraite quand vous déciderez de la prendre. Les trimestres validés au-delà de ceux qui sont nécessaires donnent une surcote de 0,75% par trimestre. Il faut donc faire ses calculs au cas par cas, et ne pas hésiter à contacter la CARMF.