C’est une question qui peut sembler incongrue. Pour la CNAM, au moins quand elle y trouve son compte, la réponse est oui, comme en témoigne ce passage du communiqué de presse sur la compensation de la baisse d’activité consécutive au COVID-19 :
Ce dispositif d’indemnisation s’adapte au caractère libéral des professions de santé. Il ne vise pas un objectif de garantie de revenu, à l’instar d’une logique propre aux salariés. Il doit permettre en revanche de garantir à chaque professionnel de santé la capacité à faire face à leurs charges fixes professionnelles, et ainsi leur permettre de reprendre leur activité, au terme de la crise.
Mais la CNAM manque de logique : si nous sommes des libéraux, pourquoi nous subventionner ? Il serait plus simple de nous laisser fixer librement nos tarifs de façon à pouvoir payer ces mêmes charges !
Des deux statuts de libéral et de salariés nous n’avons que les inconvénients :
- Nous ne pouvons pas fixer librement nos tarifs ;
- Nous devons assurer une continuité des soins de jour comme de nuit ;
- Mais nous ne pouvons pas valoriser nos heures supplémentaires ;
- Nous n’avons de valorisation ni pour l’ancienneté, ni pour les formations suivies, ni pour les diplômes complémentaires ;
- Nous sommes réquisitionnables pour des motifs futiles ;
- Même les médecins secteur II doivent fixer leurs tarifs « avec tact et mesure » et pour une bonne moitié sont bridés par l’OPTAM ;
- Ils doivent respecter les tarifs opposables pour les CMU, ACS, C2S, AT, consultations obligatoires des enfants ;
- L’Assurance Maladie détermine une partie de nos rémunérations forfaitaires ;
- Une partie des prescriptions est interdite aux libéraux et reservée aux hospitaliers ;
- Nous avons dû mettre aux normes nos cabinets sans aucune compensation ;
- Nous n’avons pas de congés payés ;
- Nous avons 90 jours de carence en cas d’arrêt maladie et pas de couverture accident du travail ;
- Même en ALD, nos indemnités journalières restent imposables ;
Et ce dernier épisode nous a montré qu’on peut même nous priver du droit d’exercer ou de notre outil de travail, et donc mettre en péril nos entreprises, pour une durée indéterminée.
Alors quand M. Revel réitère avec force qu’on ne peut pas nous indemniser pour notre perte de revenu, a-t-il vraiment raison ?
Chiche ! On abandonne les forfaits, les subventions, et les indemnisations de perte d’activité, contre la liberté des honoraires.