En raison de la baisse d’activité de nombreuses entreprises due à la pandémie COVID-19 et au ralentissement économique qui en découle, le gouvernement a décidé de faciliter l’emprunt à des conditions financières très intéressantes. Cette possibilité concerne bien évidemment aussi les cabinets médicaux libéraux.
Mais est-ce vraiment une bonne affaire ?
Décryptage :
- Ce n’est PAS un prêt de l’Etat, c’est un prêt de VOTRE banque garanti à hauteur de 90% par l’Etat au travers de BPI ;
- Le taux est très intéressant, puisqu’il est de 0,25% TOUT compris ;
- Vous pouvez emprunter jusqu’à 3 mois de chiffre d’affaire ;
- Mais attention : c’est un prêt « in fine » : il faudra TOUT rembourser dans un an
Marche à suivre :
- Il faut commencer par faire le bilan de votre situation : en avez-vous besoin ? serez-vous dans un an suffisament remis à flot pour tout rembourser ?
- puis aller voir votre banquier pour monter votre dossier et obtenir votre pré-accord ;
- puis vous connecter sur le site de la BPI pour finaliser le dossier et obtenir votre attestation de garantie par l’Etat ;
- enfin retourner à la banque pour faire débloquer les fonds ;
- et payer la commision de 0,25% pour la BPI.
Vous avez jusqu’au 31 décembre 2020 pour réfléchir et faire votre demande.
Et dans un an ?
Dans un an il faudra rembourser. Pas de panique tout de même, en cas de difficultés vous pourrez négocier avec la banque un délai de 1 à 5 ans, sur tout ou partie de la somme … mais évidemment pas aux mêmes conditions exceptionnelles : il faudra négocier avec votre banquier la durée, le taux, les assurances et la caution éventuelle. Et dans un an nous ne savons absolument pas quels seront les taux d’intérêt ou l’inflation. Tout ça risque de repartir à la hausse si le gouvernement décide de faire marcher la planche à billets pour relancer l’économie et la consommation.
Un conseil : prenez éventuellement le temps de mettre ces conditions dès à présent dans le contrat initial. Rien ne vous en empêche (sauf la mauvaise volonté éventuelle de la banque) puisque nous sommes dans le cadre d’un contrat de prêt privé. Seuls la durée initiale, le taux initial et le montant initial maximum sont fixés par l’Etat, en raison de sa garantie. Tout le reste est négociable évidemment.
Alors est-ce une bonne affaire ?
La question ne se pose pas vraiment comme ça. Si vous êtes en train de vous noyer, vous n’avez pas trop le choix, pour garder la tête hors de l’eau. Il faudra ensuite gérer prudemment pendant un an, ne pas trop dépenser, pour que la reprise d’activité vous permette de faire face à vos engagements.
S’il est certain que c’est juste un problème transitoire de trésorerie, foncez, ça vous coûtera moins cher que des agios.
Si vous étiez déjà en sitution difficile avant la crise, réfléchissez avant de vous mettre en situation de faillite personnelle ou de surendettement. Prenez le temps de discuter avec le banquier, il est normalement là pour vous conseiller au mieux.
Et si vous aviez des projets mais un manque de liquidités ? pourquoi ne pas profiter des conditions intéressantes de l’offre ? après tout …