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Le GOUVERNEMENT, La CNAM, Les CPAM à l’origine de la campagne de mise Sous Objectif de juin 2025 (MSO)

Après avoir assisté nombre de confrères sur toute la France pour des menaces de MSO, je peux essayer d’en tirer les premières conclusions, notamment en ce qui concerne les facteurs de risque de se retrouver CIBLÉ :

 

  • Une forte activité
  • Un accès hors coordination élevé : accueil sans RDV, plages pour les SNP (Soins Non Programmés),
  • Une importante participation à la PDSA (Permanence des Soins Ambulatoires) et l’accueil des urgences,
  • Le suivi de pathologies psychiatriques, la souffrance au travail et le burn-out (ce qui rapproche plus l’activité du Médecin Généraliste à celle d’un psychiatre). Quid du respect de l’activité comparable de l’art L162-1-15 ?
  • L’accueil et le suivi de patients victimes d’AT/MP (Accidents du Travail et Maladies Professionnelles) notamment les victimes de TMS (Troubles Musculo-squelettiques),
  • Un nombre important de patients souffrant de maladies chroniques (bénéficiaires d’ALD – Affections de Longue Durée –) et des patients précaires (bénéficiant de la C2S – Complémentaire Santé Solidaire, ex-CMU –),
  • Un nombre important de patients se situant dans la tranche d’âge 60-69 ans (impact du report de la retraite de 62 à 64 ans sur des patients « usés »),
  • Avoir été « élu » à une MSO/MSAP lors de précédentes campagnes et/ou ATCD d’entretiens à propos des IJ avec le service médical


Et sur le plan statistique, parmi les médecins accompagnés sur toute la France, je constate :

 

  • 61% de MG (Médecins Généralistes) de sexe féminin et 39% d’hommes,
  • J’ai personnellement assisté en visioconférence avec leur CPAM 50% d’entre eux (ceux qui souhaitaient se justifier et avaient sollicité un entretien)
  • 45% sont adhérents à la FMF et 55% sont adhérents à un autre syndicat ou non syndiqués,
  • 16% sont des adhérents de ma région (Auvergne Rhône-Alpes)

Il ressort de ces entretiens :

  • Un service médical qui comprend souvent les difficultés du terrain : accès à la médecine du travail, au 2ᵉ recours et notamment à l’imagerie, à la rhumatologie, la psychiatrie…, aux services sociaux, mais les confrères du service médical ne sont là que pour donner un « habillage médical » à une procédure uniquement STATISTIQUE et ADMINISTRATIVE , à la manière du Canada Dry !
  • Des CPAM représentées par un cadre dirigeant restant la plupart du temps « droit dans ses bottes » et aux ordres de la CNAM, alors que ces CPAM sont incapables de fournir les justificatifs réclamés, par exemple le pourcentage d’IJ en relation avec le régime AT/MP pour l’échantillon ayant servi à comparer l’activité du médecin ciblé, ou les éléments influençant la prescription d’IJ comme l’âge, le sexe, le bénéfice de l’ALD, de la C2S, la relation avec le régime maladie ou AT, la participation du médecin aux SNP (Soins Non Programmés) ou à la PDSA (Permanence des Soins Ambulatoires)… Ces administratifs disent que « le ciblage en tient compte » et il faudrait les croire sur parole ! Ou ils se réfugient derrière la CNAM qui est le grand ordonnateur.
  • Mais sur les réseaux sociaux, certains commencent à réagir et confirment les arguments martelés depuis des années. Des médecins du travail s’étonnent comme moi que seuls les MG soient harcelés alors que « l’éléphant au milieu de la pièce », LES ENTREPRISES, y compris des CPAM, avec des taux de sinistralité en maladie ou en accidents du travail pourtant bien identifiés, n’ont droit au mieux qu’à quelques échanges. Mais en tout cas ne subissent aucune mesure contraignante ! «… aucune piste concrète pour le truc gros comme l’éléphant au milieu de la pièce : contrôler les entreprises. Parce que l’absentéisme excessif est largement plus concentré par entreprise que la prescription des arrêts longs ne l’est par médecin. Je le vois sur mon secteur, c’est absolument démentiel, il y a des secteurs d’activité entiers … qui carburent à 10-20% d’absentéisme, pendant que d’autres entreprises n’ont d’arrêts que fortuits. Là, ce que le ministère prépare, c’est de littéralement démolir l’offre de soins en médecine générale juste pour ne pas avoir à affronter le marasme absolu des conditions de travail de certaines boîtes…»

Et les mêmes s’étonnent que plus aucun jeune généraliste ne souhaite s’installer en libéral ? Pire, ils veulent contraindre les derniers valeureux à encore plus travailler en augmentant leur file active, en acceptant de prendre en charge des patients en ALD sans Médecin Traitant… Mais plus de travail c’est aussi plus d’arrêts (voir supra) ! On marche sur la tête et j’ai coutume de dire que les MG n’ont pas de « baguette magique » pour résoudre les problèmes que les autres acteurs de la prise en charge des IJ (indemnités journalières) sont impuissants à résoudre.
Et la CNAM de dire par la voix de sa numéro 2, Marguerite Cazeneuve, que  « la MSO ça marche » … La technique des otages évidemment, mais TEMPORAIREMENT, sinon les caisses ne seraient pas contraintes d’y revenir régulièrement depuis 2015 ! La preuve que le « traitement » n’est pas efficace, évidemment le « diagnostic » n’étant pas bon !

 

Affiche téléchargeable pour les médecins sous MSAP