C’est, semble-t-il, la question que s’est posée l’ARS des Pays de la Loire à l’approche des ponts du mois de mai.
Apprenant que la reconnaissance des « jours de pont » — ouvrant droit à une majoration MHP — relevait des ARS, nous avons sollicité, très en amont du 1er mai, des précisions sur leur position. Il aura fallu une série de mails et d’appels (oui, on a visiblement du temps à perdre) pour obtenir enfin… deux réponses contradictoires, transmises à quelques minutes d’intervalle, sans que cela ne semble poser le moindre problème à leurs auteurs.
Après de nouvelles demandes, cette fois dans la perspective des prochaines CPR et CPL, la chargée des relations conventionnelles de la CPAM nous informe, le 7 mai, que les journées des 2/3 mai (!), 9/10 mai et 30/31 mai pourront être cotées en MHP. À l’appui, un extrait de réponse officielle de la CNAM — confus à souhait — qui mentionne même le code MPH (sans surprise, eux non plus ne s’y retrouvent dans leurs propres sigles et cotations… La fameuse « simplification administrative » ? On y est).
Mais rebondissement le 21 mai : un nouveau mail de la CPAM nous annonce que, finalement, l’ARS a changé d’avis. Pour les dates des 2/3 et 9/10 mai, les médecins de Maine-et-Loire et de Vendée (sauf à Noirmoutier — probablement grâce à un microclimat dérogatoire ?) ne pourront pas coter en jours de pont. La Sarthe est également exclue. L’explication ? Une « faible démographie médicale ». Comprendre : les médecins y sont corvéables à merci.
La CPAM conclut en s’excusant pour cette « précision tardive ». Appelons les choses par leur nom : ce n’est ni une précision, ni simplement tardif. C’est un revirement, après coup, qui impacte concrètement notre exercice. Un parfum amer de déjà-vu, comme au temps du DIPA…
Nos décideurs persistent à croire que le manque de réaction des médecins tient à une supposée aisance ou à un confort de situation. Ils comprennent rarement que ce silence est souvent celui de l’épuisement. Car oui, la maltraitance a ses limites.
Tant que les médecins tiennent, les coups pleuvent. Mais il ne faudra pas feindre l’étonnement lorsque plus personne ne répondra à l’appel. À force d’exiger toujours plus, sans respect ni considération, ils organisent eux-mêmes le retrait de ceux qui tiennent encore debout.
En ce moment, nous faisons face à des attaques répétées, absurdes et brutales. Cela ne pourra pas durer.
« Mais un jour, la terre s’ouvre, et le volcan n’en peut plus. »