Vaccins, responsables politiques et santé publique

Et d’apprendre dans cet article que certaines CPAM et PMI se sont associées aux laboratoires GSK pour identifier ces « réfractaires » dans l’Hérault, la Corrèze, les Yvelines … et qu’ils devraient recevoir à ce sujet la visite de délégués de l’assurance maladie (DAM).
Cette initiative risque fort de ne pas atteindre son objectif, voire d’être responsable d’un rejet pur et simple ! Ainsi ma consœur Patricia Lefebure exerçant dans les Yvelines n’est pas « agacée » comme le rapporte Laure Barret du JDD, mais bien indignée de voir la santé publique là la remorque de l’industrie pharmaceutique.

A titre personnel je suis étonné qu’aussi bien à l’assurance maladie que dans les PMI participantes, personne n’ait été choqué par le conflit d’intérêt généré par la participation d’un fabriquant de vaccins à cette démarche !

Ne pas oublier les fondamentaux, les patients se vaccinent pour eux-même mais également pour les autres et qu’en ce qui concerne la santé publique ce sont les politiques qui légifèrent sous le conseil d’experts qui délivrent leurs avis. Mais ces dernières années ce sont bien les responsables politiques, et parmi eux, ceux en charge de la santé dons notre pays, qui ont fait le plus grand mal à la santé publique en matière vaccinale !

Pour mémoire je citerai :

  • La campagne pour la grippe H1N1 menée par Roselyne Bachelot,
  • La méconnaissance des fondamentaux par la ministre actuelle venant déclarer sur une chaine d’infos (Emission de Jean-Jacques BOURDIN sur BFM TV) que la vaccination DTP n’est pas obligatoire !
  • Les débats récurrents sur les complications attribuées aux adjuvants et les myélites à la vaccination contre le VHB.
  • Les ruptures de stock notamment sur les vaccins les moins chers : « le TETRAVAC ou l’INFANRIXTETRA à 14,06 € sont en rupture mais pas le REPEVAX ou le BOOSTRIxTETRA à 24,13 € »
  • La surévaluation annuelle des décès attribués à la grippe.
  • La survaccination (commerciale ?) où l’on apprend à posteriori que 2 injections initiales (au lieu de 3) de vaccins contre l’hépatite B sont nécessaires, 1 rappel DTP tous les 20 ans entre 25 et 65 ans (quand il était recommandé tous les 10 ans) … sont même évoqués une vaccination anti grippale tous les 2 ans et une diminution du nombre d’injections pour la protection des jeunes filles contre les HPV.
  • L’absence de prise en charge par l’assurance maladie de certains vaccins (hépatite A, Typhoïde, Méningo-encéphalite à tiques, encéphalite japonaise…)

Les médecins en exercice auraient déjà du mal à « recevoir la leçon » de leurs collègues du service médical, alors venant de DAM, personnel sans formation médicale, le rejet risque d’être total !

Une véritable politique de santé publique passe par une analyse précise de la situation, et apparemment il y aurait une couverture vaccinale insuffisante pour la Rougeole ainsi qu’un déficit en rappel pour la coqueluche des adultes jeunes.

Les MG réclament depuis longtemps une consultation annuelle pour les adultes consacrée exclusivement à la prévention : vaccinations, dépistage du cancer colo-rectal, du cancer du sein, des addictions … Il serait peut être temps de la mettre en place !

L’alternative serait de revisiter la législation en rendant obligatoire les vaccinations contre la Coqueluche avec rappel à l’âge adulte, et les 2 injections de ROR dans l’enfance, et ce lors de la fréquentation des crèches, assistantes maternelles et pour la scolarisation.
Peut être suivre l’exemple américain exposé dans le JIM où l’on observe qu’il faut centrer la COM sur les risques de l’absence de vaccination plutôt que sur les bénéfices de la vaccination.

Dr Marcel GARRIGOU-GARNDCHAMP, Lyon 3è, CELLULE JURIDIQUE FMF