Le Décret n° 2024-694 du 5 juillet 2024 a rendu obligatoire à partir du 1er janvier 2025 la vaccination des nourrissons contre les méningocoques B et ACYW135.
Mais pour quels enfants ?
Lors de la précédente législation sur la vaccination obligatoire en 2018, les choses étaient claires : seuls les enfants nés après le 01/01/2018 étaient concernés. Ce qui est logique.
Cette fois-ci les choses sont beaucoup moins claires : en cause l’article R3111-3 du Code de la Santé Publique qui dit :
Lorsque les vaccinations mentionnées au I de l’article L. 3111-2 n’ont pas été pratiquées dans les conditions d’âge définies à l’article R. 3111-2, elles le sont suivant des modalités spécifiques déterminées par le calendrier prévu à l’article L. 3111-1.
Et l’article R 3111-2 précise :
Les vaccinations mentionnées au I de l’article L. 3111-2 sont pratiquées dans les dix-huit premiers mois de l’enfant, selon les âges fixés par le calendrier prévu à l’article L. 3111-1.
Il en ressort donc que les enfants âgés de moins de 18 mois au 01/01/2025 sont concernés eux aussi par l’obligation vaccinale ! Soit tous les enfants nés depuis le 01/07/2023. Le Ministère de la Santé a créé l’obligation vaccinale rétroactive, ce qui va être particulièrement difficile à expliquer aux parents et à mettre en œuvre !
Pour la vaccination ACYW135 les choses sont relativement simples : la vaccination anti-méningocoque C était déjà obligatoire depuis plusieurs années, et il suffit de faire les rappels avec un ACYW135 pour répondre à l’obligation vaccinale.
Mais pour le méningocoque B, il faut reprendre un schéma complet avec 2 vaccinations à 2 mois d’intervalle, puis un rappel 12 mois plus tard. Heureusement les conditions de remboursement, normalement limitées aux deux premières années des enfants, sont étendues au rappel en cas de primo vaccination lors de la deuxième année, ce qui lève l’obstacle du prix du vaccin.
Mais que cette formulation est quand même très alambiquée et compliquée à comprendre !
Nos dirigeants feraient bien de s’inspirer de cette célèbre maxime de Boileau en 1674 : « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, Et les mots pour le dire arrivent aisément. » Nous sommes bien obligés de penser que cette obligation à été mal conçue…