Soutien au Docteur Serge BERNSTEIN

Histtoire d’un harcèlement

Depuis plus de 10 ans il ne connaît qu’une succession de procédures, tournant à l’acharnement et je rends hommage à sa résistance, à sa ténacité ; beaucoup auraient jeté l’éponge, auraient « déplaqué » comme le disent les médecins, Serge se bat !

Pourquoi cet acharnement ?

Parce qu’il a un exercice qui ne rentre pas dans la moyenne du département, « la tête qui dépasse », exercice atypique diront certains, un exercice précurseur, de visionnaire selon moi.
Exercice atypique ne rime pas avec exercice de mauvaise qualité ou exercice frauduleux ! Une fois de plus la FMF va pointer le « délit statistique » qui pour Madame Lacaisse est suspect voire délictuel dès que le médecin a une activité au delà des 2,5 écarts types de la courbe de Gauss. Mais les statistiques sont une spécialité difficile à manier et on peut leur faire dire n’importe quoi ! Ex : « Docteur, vous avez prescrit 100% de plus de tel médicament cette année par rapport à la précédente » 100%, dit ainsi cela paraît énorme, sauf que le médecin avait prescrit 1 boîte en 2018 et 2 en 2019 ! Règle de base des statistiques, l’échantillon doit être suffisant pour être représentatif !

Serge est installé à Villetaneuse, au niveau de la Galerie marchande AUCHAN® (pub gratuite) jouxtant BRICO DÉPÔT® (re pub gratuite)
Le « neuf trois » comme l’appellent les jeunes est un département sinistré, avec une démographie médicale inquiétante, une attractivité à la traine (78è rang pour la France), dans un local appartenant au supermarché, avec des obligations d’ouverture sous peine de pénalités financières. Le CDOM 93 a autorisé cette installation. Les horaires d’ouverture sont larges aussi Serge a eu recours a des collaborateurs et autres remplaçants, on le lui a reproché, il a alors essayé d’avoir recours à des assistant(e)s, des jeunes du quartier à qui il a offert travail et formation. Cette organisation qui va avoir bientôt une base légale dans un avenant conventionnel et qui est louée par le directeur de la CNAM Nicolas REVEL, lui est aujourd’hui reprochée : il ne faut pas avoir raison trop tôt  ! Elle lui permet d’augmenter les cadences, les assistant(e)s lui facilitant le travail non médical il peut voir plus de patients à l’heure ce qui devrait réconforter N. REVEL, Serge prouve dans la vraie vie que les préconisations du directeur sont exactes, Serge arrive même à consulter un peu plus de 6 patients à l’heure grâce à cette organisation.

Comme je le lui ai écrit, cela me rappelle un dossier sur mon département : j’avais défendue cette ophtalmologiste, médecin S1 (ce qui était devenu rare sur Lyon). Comme Serge ce médecin s’était organisée, elle avait une orthoptiste qui lui préparait le travail …cela a été une bataille acharnée qui l’a détruite, elle a arrêté son activité prématurément, son conjoint en a été malade, je me souviens d’elle en pleurs sur le trottoir à la sortie du contrôle alors que c’était un médecin solide psychologiquement, rigoureuse et totalement intègre…
Le directeur de la CPAM du Rhône a intelligemment arrêté la procédure parce que nous nous sommes battus dossier par dossier, ligne par ligne, cotation par cotation pour montrer qu’il n’y avait rien à reprocher, cela avait duré de longues heures mais le mal était fait.
10 ans plus tard en CPR les représentants de la section sociale s’étonnaient qu’aucun ophtalmo S1 ne prenne le contrat proposé par l’assurance maladie pour salarier un(e) orthoptiste ! J’ai cru bon de rappeler aux dirigeants actuels, en tant que président de la section professionnelle qu’il y a 10 ans, en bas sur le trottoir à 50 m j’étais avec un médecin remarquable, rigoureux et honnête mais en avance sur son temps et qu’elle avait été maltraitée par la caisse, comme une fraudeuse âpre au gain, qu’elle était sortie effondrée et en pleurs en me remerciant de l’avoir assistée, en m’avouant qu’elle avait eu des idée sombres et qu’heureusement un confrère avait été là … long silence gêné du côté de la section sociale !

Lisez dans cet article de « 20 minutes » du 05/02/2018 comment le 93 tente de lutter contre la désertification médicale.
Au 1er janvier 2018 le 93 c’est 5 228 médecins inscrits au tableau de l’ordre, 8% de la région et 1,76% de la France avec une variation des effectifs de médecins généralistes en activité régulière 2017-2018 à la baisse à -2,57%.
Sur la France il y avait 296 775 médecins inscrits, soit 5 781 de plus qu’en 2017 (+2%) et 35 377 de plus qu’en 2010 (+13.5%). Néanmoins, l’évolution des effectifs de médecins inscrits montre des différences départementales notables. 43% sont des consœurs et 57% des confrères, moyenne d’âge 57 ans, mais 41% ont plus de 60 ans et seulement 18% de moins de 40 ans. Plus inquiétant entre 2007 et 2018 l’effectif des actifs s’est accru de +1,45 % alors que celui des retraités a plus que doublé (+105%)

Il faudrait féliciter Serge, alors qu’il s’est organisé seul, n’a demandé aucune aide que ce soit à la caisse ou à l’ARS et assure avec une large plage horaires les soins d’une population qui a bien du mal à trouver un médecin, car comme je le disais le 93 est un département en difficultés, l’année charnière étant 2016 avec 14 installations pour 18 départs en retraite (-4) alors qu’il y avait eu 40 installations en 2014 et 94 en 2013. Aussi la FMF et sa Cellule Juridique l’assurent de son total soutien.

Dr Marcel GARRIGOU-GRANDCHAMP, Lyon 3è, CELLULE JURIDIQUE
Contact : 06 09 42 56 95

Tous les chiffres cités dans cet article sont issus de l’Atlas de la démographie médicale du CNOM 2018
https://www.conseil-national.medecin.fr/sites/default/files/cnom_atlas_2018_0.pdf