Publié le 22 août 2016 par
Marc BARTHEZ
Savoir renoncer au concept illusoire de “ droit à la santé ”: On n’a pas droit à la santé. Tout au plus a-t-on le droit de se faire soigner lorsqu’on est malade, et encore faut-il que cela soit possible.
Savoir renoncer à cette chimère de “ l’égalité à l’accès aux soins ”, qui déjà n’existe pas et qui n’a jamais existé.
Mais il nous faut aussi voir une certaine réalité en face: Il y aura toujours plus de malades que de médecins.
Un homme politique cherche à être élu, et quand il est élu, il cherche à être réélu, quitte à être démagogue.
Du point de vue du patient, les soins ne sont jamais assez performants et jamais assez gratuits.
Un homme politique cherchera TOUJOURS à aller dans les sens du patient, fut-ce au détriment du professionnel de santé, car le point de vue du patient représente un potentiel d’électeurs plus important. Cela est vrai même si l’homme politique en question est un ancien médecin, et même s’il a été responsable syndical à la FMF.
C’est donc du patient que viendra le changement, lorsqu’il aura enfin pris conscience que ce système mène à la pénurie et à la dégradation de la qualité des soins qu’on lui propose, lorsqu’ils peuvent encore être proposés. Ce sont les zones rurales et les zones urbaines sous-médicalisées qui vont le ressentir en premier, il est clair que cela n’atteindra jamais le huitième arrondissement de Paris.
Le travail qui nous attend est donc un travail de fond, de pédagogie sur le terrain, afin que nos patients, citoyens et électeurs de demain, réalisent que se cramponner ainsi au “ meilleur système de santé du monde ” les conduit à l’impasse, et en viennent logiquement à rejeter ce système par leur vote. Ce n’est que lorsqu’une majorité de nos concitoyens conviendra qu’il faut changer ce système que nos hommes politiques, opportunistes comme il se doit, envisageront de le faire réellement.
Lorsqu’un récent sondage présente la sécurité sociale comme un point fort de l’identité nationale, on réalise que tout cela est loin d’être mûr.
Tant qu’on dira dans les médias que les français sont « très attachés » à la sécu, aucun homme politique ne prendra le risque de la réforme profonde dont nous avons besoin. Le courage en politique, c’est une denrée rare.
Et pourtant, Les soins ne peuvent plus être à la fois performants et gratuits, c’est comme boire ou conduire, il faut choisir. Nier cette vérité, c’est aller droit dans le mur.
A nous de faire passer correctement le message, il nous faut rappeler inlassablement cette évidence. Savoir choisir, c’est aussi savoir communiquer.
Syndicalement votre
Dr Marc Barthez
Chambéry
Président du syndicat FMF des médecins de Savoie