Rêve d’une MG un peu fatiguée

Je rêve d’une médecine qui roule…

Je rêve de pouvoir obtenir un rendez-vous spécialisé ou un examen d’imagerie comme préconisé par les recommandations de bonnes pratiques.

Je rêve de pouvoir soulager et décharger les services d’urgences quand le diagnostic a déjà été réalisé et qu’il ne reste plus que la thérapeutique à démarrer.

Je rêve d’avoir des confrères moins sous pression et qu’ils puissent faire des rajouts urgents comme nous le faisons au quotidien pour nos patients.

Je rêve de ne plus être prise pour une demeurée par certains régulateurs.

Je rêve que la médecine générale soit considérée par nos gouvernants et par les praticiens hospitaliers.

Je rêve d’une pratique sans risque de se retrouver devant les tribunaux parce que nous n’avons pas insisté assez fort auprès du SAMU ou des spécialistes.

Et oui, je rêve !

La réalité du terrain est tout autre et l’évolution de nos pratiques et des mentalités tendent à faire de la médecine générale, une médecine de bas niveau.

Quand j’ai une fracture du genou chez un monsieur, pourquoi est-il obligé d’aller moisir 6h sur un brancard alors que le diagnostic est fait ?

Quand j’ai une cytolyse à 10 fois la normale, pourquoi me confie-t-on le bébé pour gérer ça à domicile le week end ?

Quand j’ai une suspicion d’AVC, hors filière thrombolyse, pourquoi suis-je obligée d’encombrer les urgences pour l’imagerie ?

Pourquoi certains SSR considèrent-ils les demandes de MG comme peu pertinentes et souhaitent-ils un avis chirurgical ? Et donc encombrent les consultations chirurgicales pour que la demande émane d’eux…

La logique implacable de notre système de soins : complexifier les démarches pour se surcharger et râler parce qu’on n’en peut plus et que nous sommes tous sous tension.

Le premier pas pour la fluidifier la prise en soin serait de faire confiance aux Médecins Généralistes…

(-_-)