Rémunérations COVID : on brade !

Oui on brade, mais ce n’est pas une bonne nouvelle !

La CNAM, qui a visiblement rayé de son vocabulaire le mot « négociation », revoit unilatéralement à la baisse les rémunérations COVID.

Au Journal Officiel de ce jour 1er juin 2021, l’Arrêté du 31 mai 2021 modifiant l’arrêté du 10 juillet 2020, qui d’une part baisse les rémunérations des tests antigéniques de C2 et V2 à C1,7 et V1,7 (donc une baisse de 15% de 46 à 39,10 €), et d’autre part plafonne les rémunérations des déclarations SI-VAC à 50 par jour avec un maximum de 3000 € dans le mois.

Alors regardons de plus près.

La CNAM a toujours dit que les tests antigéniques étaient surpayés. Et donc les baisse. Mais elle traite tous le monde « équitablement » et toutes les professions (pharmaciens, sages-femmes, IDEL, kinésithérapeutes, biologistes) ont droit à la même baisse de 15%.

Cette notion de « surpaiement » est visiblement issue du cerveau d’un technocrate qui n’a jamais eu besoin de se battre avec l’ergonomie stalinienne de SI-DEP et de perdre 10 mn pour arriver à le renseigner.

Les biologistes ont aussi eu le droit précédemment à une baisse encore plus importante de la rémunération des tests PCR !

Quant à SI-VAC, la CNAM s’est émue de voir certains médecins (très) courageux faire des journées marathon de vaccination dans les centres, parfois à plus de 100 patients. Et de l’émotion elle est passée au soupçon, accusant ces médecins de ne pas faire toutes ces déclarations eux-mêmes, mais de les confier aux secrétaires.

Et donc plutôt que d’enquêter sur les cas litigieux éventuels, elle choisit de punir tous les médecins vertueux (et de faire des économies au passage, comme avec le non-paiement de ces déclarations aux remplaçants et retraités !).

Et même plus : alors que ce plafonnement n’entre en vigueur que le 1er juillet pour les déclarations postérieures à cette date, certaines CPAM ont déjà commencé à les appliquer pour les mois de mars, avril et mai !

J’invite donc tous ceux qui en ont été victimes de ces pratiques plus que limites à réclamer énergiquement leur dû, en s’appuyant sur ce décret.

Cette décision est fort malvenue, alors que l’été arrive, que les médecins vont partir en vacances, que les remplaçants vont remplacer, et que donc le personnel médical va se faire rare. Et que pourtant il faut vacciner « matin, midi, la nuit, les dimanches et les jours fériés ». Ce n’est pas en décourageant les volontaires que l’on risque de réussir !

Et à côté de ça, toujours aucune nouvelle à ce jour de la prolongation (ou non) de la possibilité d’associer la majoration MU à toutes les visites en EHPAD ! Parce qu’anticiper les baisses, à la CNAM on sait faire. Mais les prolongations de rémunérations existantes, sûrement pas.

MAJ : nous avons finalement appris le 15 juin (donc avec 15 jours de décalage), la disparition définitive de la majoration systématique MU en EHPAD, dans un mailing intitulé « Prolongation des mesures tarifaires dérogatoires ». Le chargé de communication de la CNAM manipulerait-il l’humour noir à nos dépens ?