Chers amis,
Un tout petit Point Hebdo cette semaine.
→ Comme prévu, nous constatons quelques couacs dans la mise en place des déclarations de cas et contacts de patients porteurs du coronavirus. En fait, la porte d’entrée pour nous est à ce jour rarement un patient suspect de Covid, mais presque toujours un contact, envoyé au mieux par le médecin du travail, au pire par l’employeur, un copain de copain ou autre gardien d’immeuble. Mais presque jamais par les « brigades » des CPAM, dont c’est pourtant le rôle central. On en arrive donc à prescrire des tests, sans être réellement certain que notre patient a bien été au contact, plus de 15mn à moins d’un mètre et sans protection avec un cas avéré. Pas grave, le but est de ratisser large. Mais la fluidité du parcours laisse à désirer, et le secret professionnel en prend un coup.
Et de façon tout-à-fait incohérente, les remplaçants ne peuvent déclarer les patients porteurs ni leurs contacts, puisque leur carte CPS ne leur permet pas d’accéder à l’Espace-pro de la CPAM, et qu’ils n’ont pas le droit d’utiliser la carte CPS du médecin remplacé. La seule possibilité pour eux est de demander au médecin remplacé son code, mais alors ils ont accès à l’ensemble des données dudit médecin.
→ Beaucoup de questions aussi sur les arrêts de travail de ces patients-contacts, en général non malades. Théoriquement, c’est l’Assurance-Maladie qui délivre directement les arrêts. En pratique, il n’en est rien. Je vous rappelle les règles :
- arrêt de travail immédiat pour tout cas contact, dans l’attente de réception du résultat du test PCR ;
- si le test PCR revient positif, l’arrêt doit se poursuivre, comme pour tout patient Covid, au moins 8 jours après la date du test, et au moins 2 jours après disparition des symptômes autres que la toux, si symptômes il y a ;
- si le test revient négatif, l’arrêt doit se poursuivre 14 jours après la date du dernier contact avec la personne Covid +.
Ce qui, vu les délais observés, revient souvent au même.
→ Les aides pour perte ou diminution d’activité libérale s’étoffent de la part de nos institutions.
La CARMF a annoncé une aide de 2 000 euros par médecin. Elle ne sera pas versée en tant que telle, mais déduite des sommes que nous allons devoir rattraper à partir de juin en compensation des cotisations non perçues depuis mars.
Le Conseil National de l’Ordre a également débloqué des fonds pour la cellule d’entraide. Ils seront dédiés préférentiellement aux familles des médecins décédés du Covid, mais l’Ordre rappelle que la cellule est là pour aider tout médecin en difficulté.
L’Assurance-Maladie subventionne de plus les mesures de distanciation mises en place pour nos salariés. Cela ne vise que les gros cabinets, car les moyens nécessaires pour en bénéficier sont conséquents, mais ne vous en privez pas si vous êtes concernés.
Côté Info Pratique, les pharmacies sont autorisées à renouveler les traitements de fond jusqu’au 11 juin, et jusqu’à la fin de l’état d’urgence (théoriquement fixée au 10 juillet) les traitements renouvelables par Méthadone .
Sur les masques, c’est un peu flou. Les médecins sont invités à en prescrire (masques chirurgicaux uniquement) pour les patients à très haut risque. C’est donc à nous de sélectionner, parmi les patients de la liste officielle, ceux qui y auront droit, puisqu’apparemment il n’y en a pas encore suffisamment pour tous les patients à risque.
Je vous souhaite une bonne semaine.