Chers amis,
Chez les médecins généralistes, c’est un peu l’effervescence en ce moment, car la vaccination Covid en cabinet prend de l’ampleur. Suite aux excellents résultats obtenus par la vaccination de masse en Israël et au Royaume-Uni avec le vaccin Astra-Zeneca, le gouvernement a décidé d’étendre son indication à l’ensemble de la population de plus de 50 ans. En priorisant tout-de-même les personnes les plus à risque selon la HAS, dans l’ordre décroissant :
- les plus de 75 ans ;
- les 65-74 ans polypathologiques ;
- les personnes à très haut risque, quel que soit leur âge (trisomiques 21, dialysés, immunodéprimés) ;
- les 50-64 ans polypathologiques.
En pratique, vu que nous devrions recevoir des vaccins en nombre conséquent, et que toute cette population doit être rapidement vaccinée, il est plus simple de leur proposer la petite potion magique au fil des demandes et des consultations. Pour les patients à domicile, il est possible de transporter le vaccin Astra-Zeneca à condition de le tenir droit et à l’abri de la lumière, et de rouler pépère car il n’aime pas être bousculé. Je rappelle qu’une fois sorti du frigo, il se conserve 6 heures à température ambiante (mais 48 heures si vous le remettez au frigo entre +2 et +8°).
La cotation de cet acte est VAC=25 euros si vous réalisez une information dans le même temps, ou INJ=9,60 euros si vous ne faites que piquer, à facturer à l’Assurance-Maladie en tiers-payant total exo3 comme d’habitude. Auxquels seront ajoutés 5,40 euros pour remplir le site VaccinCovid (obligatoire), qui vous seront payés mensuellement par la CPAM sans que vous ayez rien à faire d’autre.
Une deuxième dose est à prévoir 9 à 12 semaines plus tard, avec une préférence pour 12 semaines. Ce qui peut poser problème pour nos nombreux patients de cette tranche d’âge qui vont passer l’été à l’étranger. Pour le moment nous n’avons pas de consigne : vaut-il mieux avancer ce rappel, ou le retarder de plusieurs semaines/mois ?
La HAS recommande de ne pas pratiquer cette deuxième dose chez les personnes qui ont déjà été malades du Covid, sauf dans les cas d’immunodépression qui nécessitent 2 doses. Le Ministère de la Santé, bien qu’annonçant être en conformité avec la HAS, a ajouté les patients en établissements médico-sociaux (notamment en EHPAD) pour le schéma 2 doses malgré un antécédent Covid. Conforme à la science mais avec une petite touche personnelle …
La DGS (Direction Générale des Soins) nous a par ailleurs adressé une consigne passée un peu inaperçue, concernant l’utilisation d’un Ac monoclonal (le Bamlanivimab : nouvel exercice de diction pour les comédiens, répéter 5 fois sans se tromper) chez les patients Covid à haut risque mais sans forme grave. Le principe est d’adresser les patients :
- De plus de 80 ans
- De 70 à 80 ans porteurs de pathologies à risque
- Immunodéprimés quel que soit leur âge
Dans un établissement pratiquant cette perfusion, dès réception d’une PCR positive, et après avoir appelé le service en question dont les coordonnées vous sont communiquées par le 15. Il faut également établir un bon de transport aller-retour. Ce circuit parait bien compliqué, et pas sûr que les patients l’acceptent, car il semble que, contrairement à ce qui est écrit dans la fiche de la DGS, l’hospitalisation ne dure pas que le temps de la perfusion mais plusieurs jours de surveillance.
De toute façon la liste des hôpitaux désignés, censée être en ligne depuis le 1er mars est « encore en cours de constitution et sera progressivement mise à jour. » nous apprend le site ministériel ce jour.
Eau chaude-eau froide : si notre place dans la vaccination de la population semble être enfin reconnue, notre rôle dans le repérage du coronavirus devrait s’arrêter à la fin du mois avec la disparition le 31 mars des cotations C2 pour les tests antigéniques et MIS pour les déclarations sur ContactCovid. Qu’a donc fumé le gouvernement pour penser qu’il deviendra inutile de traquer le coronavirus à partir du 1er avril ? A moins qu’il ne s’agisse d’un poisson d’avril, ils sont taquins dans les Ministères.
Et pour finir, sachez que la prescription de Prégabaline devra se faire sur ordonnance sécurisée à partir du 24 mai, selon la règle des stupéfiants. Très curieusement, l’arrêté précise qu’une nouvelle ordonnance devra être prescrite après 6 mois. Alors que de toute façon la prescription ne peut excéder 28 jours. Ne cherchons pas à comprendre, il y a sans doute une logique.
Sur ce, je vous souhaite une bonne semaine. Et n’oubliez pas de voter en ligne pour vos représentants URPS, du 31 mars au 7 avril. Les représentants FMF sont évidemment les meilleurs !