Point-hebdo FMF du 04-02-2018

Chers amis,

Entre deux crêpes et un pot de Nutella si vous avez réussi à en acquérir un sans recevoir de coups, prenez connaissance des quelques nouvelles de l’actualité professionnelle, plutôt calme en ce moment.

Les syndicats sont toujours en cours de négociation avec l’Assurance Maladie sur la compensation de la nouvelle CSG. Mais pas d’accord en vue, car le directeur Nicolas Revel campe sur un dispositif qui lèserait 25% des médecins libéraux. Inacceptable pour les syndicats médicaux, même si la FMF a parfois du mal à entretenir l’unité syndicale sur le sujet. Curieusement, certains sembleraient prêts à laisser sur le carreau un quart de la profession. Pour ceux qui aiment les chiffres, le Dr Olivier Petit vous a concocté un excellent résumé de la situation, clair et didactique. Affaire à suivre encore …

Toujours du côté de l’Assurance Maladie, on a appris avec stupeur qu’elle expérimentait une transmission aux employeurs des motifs d’arrêts de travail de leurs salariés, afin de les sensibiliser aux risques psycho-sociaux. Certes, ces données sont anonymisées et globalisées (« 25% de vos employés en arrêt de travail de plus de 3 mois, le sont pour troubles psychiques »), mais vu le nombre restreint de salariés concernés, il ne sera pas difficile pour les employeurs de faire le lien avec des noms. Cela avec notre complicité forcée, puisque nous sommes dans l’obligation de renseigner le motif d’arrêt. Et avec l’accord des partenaires sociaux, apparemment prêts à troquer le secret médical contre une mise en cause de certaines techniques managériales. Quand on voit par ailleurs le succès des plates-formes de rendez-vous en ligne, dont la plus importante a refusé de signer une charte de confidentialité des données, on se demande si le terme « secret médical » a encore un sens pour la société. Devons-nous continuer à nous battre pour ce qui faisait jusqu’à présent le socle de notre exercice ?

J’en parle rarement, mais il est un domaine où la profession est aussi en train de laisser la main, aux administratifs cette fois : celui de la Formation Médicale Continue (FMC). La Directrice de l’ANDPC (Agence Nationale pour le Développement Professionnel Continu), Mme Lenoir-Salfati, a tenu une conférence de presse où elle explique que le budget est encore en baisse cette année (alors qu’il devrait augmenter puisqu’une partie est destinée à indemniser les médecins pour perte de ressources, et que les tarifs ont été augmentés en 2017). Elle déplore qu’il y ait si peu de formations pluri-professionnelles, oubliant qu’elles sont nettement moins bien payées que les formations purement médicales. Elle voudrait sortir du « tout présentiel », mais a parallèlement divisé par deux les tarifs des formations non-présentielles. Elle souhaite que les patients et les établissements médico-sociaux interviennent dans l’organisation de nos formations (sic). Enfin, cerise sur le gâteau, elle est très fière du taux élevé de rejet de dossiers par ses services administratifs. En prenant pour exemple le comble du comble : des pédiatres voulaient s’inscrire sur une formation de soins palliatifs ! Non, non, les enfants en fin de vie sont priés de souffrir et mourir en silence. Mme Lenoir-Salfati en a décidé ainsi.

Je termine sur les infos pratiques.

  1.  Vous avez finalement jusqu’au lundi 05 février minuit pour déclarer vos indicateurs ROSP (Rémunération sur Objectifs de Santé Publique). Là aussi, il y aurait beaucoup à dire, mais on va essayer de passer un dimanche sans trop s’énerver.
  2. Pour les réclamations en tous genre aux caisses, Richard Talbot nous a préparé des courriers tout prêts avec références à l’appui. N’hésitez pas à en user et abuser.
  3. La messagerie sécurisée de santé MS Santé a enfin changé de nom pour s’appeler Mailiz, mettant ainsi fin à l’ambiguïté volontairement entretenue entre le terme générique de « messagerie sécurisée de santé » et son acronyme le nom de marque « MS Santé ». Désormais, Apicrypt et Mailiz sont sur le même pied d’égalité, même si Apicrypt est nettement plus performante pour les professionnels de santé.