Chers amis,
Une nouvelle année commence. Hélas assez similaire à celle qui vient de s’achever, encombrée de Covid. Je vous la souhaite malgré tout épanouissante à tous niveaux. Prenez soin de vous et gardez le plaisir d’exercer.
Le nombre de patients infectés a tellement explosé ces deux dernières semaines que le risque est désormais plus économique que sanitaire, le nouveau variant paraissant moins dangereux que les précédents. Aussi le gouvernement a-t-il décidé d’assouplir les règles d’isolement, d’autant que beaucoup de patients contaminés sont vaccinés. Désormais pour les malades vaccinés (avec rappel) 7 jours suffisent, voire 5 jours si le test antigénique se négative à J5. Pour les non ou partiellement vaccinés, l’isolement reste à 10 jours mais possibilité d’être levé à 7 jours avec un test antigénique négatif. Dans tous les cas, la PCR de confirmation à la recherche du variant n’est plus recommandée. Et surtout l’isolement des enfants de moins de 12 ans cas-contact n’est plus obligatoire, à condition d’avoir un test négatif à J1, J2 et J4. Les tests de J2 et J4 pouvant être pratiqués par les parents, qui doivent l’attester sur l’honneur, à partir d’auto-tests délivrés gratuitement par les pharmaciens.
Parallèlement, le délai pour recevoir la dose de rappel est passée de 6 mois en novembre à 5 puis 4, puis 3 mois, après la 2ème dose ou un Covid. Qui dit mieux ? Je ne peux évidemment pas vous dire sur quelles études le gouvernement se base pour décider qu’un rappel à 3 mois sera plus efficace qu’un rappel à 6 mois …
Pour nous médecins, les conséquences de cette flambée épidémique se traduisent par 2 mesures. 1) le report au 31 juillet 2022 de la réintroduction du ticket modérateur sur les téléconsultations. Elles peuvent donc continuer à être facturées en 100% AMO. 2) l’ouverture d’une nouvelle période DIPA (Dispositif d’Indemnisation pour Perte d’Activité) pour les spécialités devant déprogrammer leurs interventions. L’indemnisation sera de 80% de la rémunération 2019.
Une autre conséquence, qu’on ne pensait quand même pas devoir subir bien que prévue dès novembre : les réquisitions commencent à arriver. Dans le Var une jeune consœur a été réquisitionnée le matin pour le soir, alors qu’elle n’avait personne pour garder sa petite fille. Heureusement, grâce à l’intervention de nos collègues FMF qui siègent aussi à l’Ordre, un arrangement a pu être trouvé. En revanche, un couple de jeunes installés en zone pénurique du Haut-Rhin a été réquisitionné par l’ARS malgré la protestation unanime de tous les syndicats médicaux. En tant qu’effecteurs, puis en tant que régulateurs !! Avec demande d’arriver 1 heure plus tôt pour « prise en main de l’outil informatique ». Rien n’est légal dans ces réquisitions : il n’est pas possible de réquisitionner dans un domaine sortant du champ de compétence du médecin (la régulation est un domaine très spécifique), avant l’heure de départ de réquisition il n’y a aucune obligation, il est statistiquement impossible que ces réquisitions soient systématiquement tombées sur le même couple alors que tous les médecins du département, y compris salariés, sont censés figurer sur les listes. De quel crime a donc été coupable ce jeune couple ? Tout simplement d’avoir accepté les aides officielles de l’État pour s’installer en zone défavorisée ! Il est des régions où il ne fait pas bon exercer.
Je finirai par le messagereçu de l’Assurance-Maladie cette semaine, qui nous rappelle qu’une sage-femme peut adresser des patientes à n’importe quel spécialiste, sans respect du parcours de soins. C’est quand même un comble ! Si je vois un patient sans médecin traitant (45% des patients sur mon secteur) et qu’un avis spécialisé me semble nécessaire, le pauvre patient en est pour sa poche. Alors que s’il va voir une sage-femme, il sera remboursé correctement dudit avis. Seule solution : adresser au préalable chez une sage-femme pour qu’elle oriente vers le spécialiste. Vous avez dit ubuesque ? Le message parle uniquement des patientes, il y a de la discrimination dans l’air.
Voilà pour aujourd’hui. N’oubliez pas de déclarer vos indicateurs personnels ROSP sur le site Ameli. Vous avez jusqu’au 31 janvier 2022.