Les déserts médicaux.

La Ministre fait durer un suspens qui devient insoutenable tant la France est suspendue à cette « mesure phare du PLFSS« .

  • 200 praticiens territoriaux en médecine générale seraient la pierre fondatrice de la reconquête de la désertification médicale en zone rurale ou urbaine sensible.

Comment faire seulement mine d’y croire ??

La FMF demande une cohérence politique entre les instances et constate une discordance entre une ministre qui veut créer des correspondants SAMU, pendant que les ARS suppriment les astreintes de nuit dans des zones où existaient déjà des correspondants SAMU.
On ne peut pas déclarer la lutte contre les déserts médicaux pendant que l’ ARS contribue à les accentuer.

Le Directeur de la CNAMTS, qui vient de voir son arsenal répressif gonfler encore avec l’avenant 8 qui marginalise l’Ordre , contribue largement à la désertification .

Son directeur de l’Orne est responsable du départ d’une femme médecin dans la région de SÉES : elle faisait partie de ces délinquants poursuivis pour prescription prétendument abusive d’ arrêts de travail, poursuite aveugle sans tenir compte de la patientèle du médecin, ce que la cellule juridique de la FMF appelle le délit statistique .
Cette poursuite a été la goutte de trop et ce médecin dévisse sa plaque … comme bien d’autres avant elle et pour les mêmes raisons.

On ne peut pas déclarer la lutte contre les déserts médicaux pendant que la CNAMTS et ses sbires contribuent à les accentuer

La FMF affirme que rien ne se fera si les études ne sont pas modifiées pour instaurer un stage obligatoire pour TOUS les médecins d’un an en situation de responsabilité y compris en dans les blocs opératoires, première mesure capable de faire connaitre l’exercice libéral et la seule efficace pour le décloisonnement ville-hôpital.

Rien ne se fera si la PDSA organisée sur la base du volontariat dans le respect de la loi, d’une régulation et d’une incitation réelle et si pour des raisons démographiques elle n’est pas possible sans une nécessaire mutualisation des moyens entre la ville et l’hôpital qui a fait ses preuves en Basse Normandie depuis 10 ans.

Rien se fera sans une incitation forte sur le modèle de la Corse où les internes voient leur salaire doubler , leur logement et transport pris en charge, et leur cours regroupés. On peut douter de la volonté gouvernementale quand il est incapable de mettre en oeuvre ce dispositif pour un île comme belle isle en mer qui en a pourtant un besoin urgent !!!

Enfin, sans revalorisation de la médecine libérale en secteur 1 et sans amélioration des conditions d’exercice avec un forfait structure permettant un secrétariat présentiel et une nécessaire coordination des soins, les déserts médicaux ont de beaux jours devant eux
..
La FMF demande à la Ministre de rompre avec une politique uniquement comptable et de mettre en place une politique de santé.
Cela commence par imposer une cohérence entre ses paroles et l’action des ARS et de la CNAM sur le terrain :

Celà s’appelle gouverner.

Jean-Paul HAMON
jp.hamon.dr@wanadoo.fr