Le nuage de Tchernobyl s’arrêtera-t-il aux frontières des CPTS ?

Comme le président Mao en son temps (« Que cent fleurs s’épanouissent,… ») le président Macron a dit « que 2000 CPTS s’épanouissent ».

L’idée est simple : sauver l’hôpital passera par une meilleure organisation des soins de ville, orientée Territoires plutôt que Patientèle ou Centre Hospitalier. D’où les Communautés de Territoire.

Promis, juré, les ARS ne seront pas là pour compliquer la vie avec des dossiers « alacon » mais accompagneront les porteurs de projets, telles des maieuticiens aux pieds nus, Elles donneront les moyens logistiques dès les prémices des projets, pour peu que des professionnels de santé libéraux de tout bord se parlent et s’organisent. Et d’ailleurs, les moyens sont déjà définis dans un texte où le nombre de signataires est presque supérieur au nombre de pages (normal, c’est du pluripro) : suivant la taille du territoire et le nombre d’habitants, suivant l’adaptation des projets aux objectifs de santé publique, des sommes seront atribuées.

Pour une rémunération spécifique du professionnel de santé, on verra après.

Certains se sont gaussés, d’autres, éternels utopistes, ont dit « chiche ». Dire chiche à une technostructure, c’est gonflé, il faut le reconnaître. Mais certains territoires, déjà bien avancés dans des projets de coopération, se sont dits « tentons de valoriser notre existant et allons chercher les moyens de nous organiser ».

Maintenant qu’on y est, la géographie se confronte à la technocratie. Imaginez un territoire à côté d’un autre territoire, avec deux projets de santé qui ne couvrent pas les mêmes pans de la santé publique, imaginez un médecin participant au « sport sur ordonnance » d’un territoire et au « parcours de soins de sortie de maternité » du territoire d’à côté, pas besoin d’ailleurs d’imaginer beaucoup, puisque c’est notre vraie vie quotidienne.

Eh bien la doxa de la CNAM ne permet pas cette intolérable fantaisie. Selon madame la Caisse, un professionnel devra échanger et bâtir des projets avec ses voisins, pas avec ceux de la commune d’à côté, avec qui il travaille depuis des années. La caisse veut obliger les médecins à la monogamie territoriale. « Tu ne regarderas pas la CPTS du voisin » devient le 11ème commandement.

Cette vision dogmatique et inapplicable est idéale pour décourager les meilleures bonnes volontés, ou plutôt pour faire d’une bonne idée une sale manie technocratique, inutile et stérile.

Il serait si simple de dire « adhérez où vous voulez, du moment que vous participez », ou dit autrement « peu importe la CPTS pourvu qu’on ait le projet ». Ce genre d’attitude fait mieux comprendre pourquoi la FMF n’a pas signé cet ACI.

Chers confrères syndicalistes qui avez signé, faites sauter ce verrou, avant que les tecnnocrates aient définitivement saboté cette bonne idée.