La prescription de dispositifs de correction optique par les MG

Il est déjà arrivé à un bon nombre de généralistes de se retrouver face à une demande d’ordonnance pour des lunettes !

Après être passé chez l’opticien pour renouveler leurs montures ou chercher leurs lentilles de contact, des patients se retrouvent au pied du mur, à ne pas pouvoir récupérer leur équipement, faute d’ordonnance en cours de validité. Dans le creux de l’oreille, l’opticien leur susurre de se tourner vers le Médecin Généraliste aka « le Distributeur d’Ordonnances » pour obtenir une prescription !

Mais que dit la loi ?


Elle autorise le médecin généraliste à valider une prescription d’un orthoptiste à condition qu’il exerce dans la même maison de santé mais elle ne lui permet pas de lui octroyer des compétences non acquises.

Par ailleurs, la prescription d’un dispositif de correction optique a une durée de validité de 3 à 5 ans chez l’adulte, les opticiens et orthoptistes ont la capacité d’adapter la correction pourvu qu’ils informent le PRESCRIPTEUR, l’Ophtalmologiste !

Tout médecin est soumis au code de déontologie. Il peut pratiquer tout acte qu’il juge nécessaire à condition que cela relève de ses compétences. La retranscription d’ordonnances n’est pas admise. Nous ne sommes pas formés à faire du recopiage mais bien à prescrire en notre âme et conscience.

« Tout médecin est, en principe habilité à pratiquer tous les actes de diagnostic, de prévention et de traitement. Mais il ne doit pas, sauf circonstances exceptionnelles, entreprendre ou poursuivre des soins, ni formuler des prescriptions dans des domaines qui dépassent ses connaissances, son expérience et les moyens dont il dispose. »

En dehors de l’exercice dans une maison de santé pluridisciplinaire, le médecin généraliste a la possibilité de prescrire des lentilles de contact ou des verres correcteurs, mais uniquement s’il en a la compétence.

Les patients ont entre 3 et 5 ans pour s’organiser et consulter un ophtalmologiste. Durant cet intervalle, les opticiens sont les mieux placés pour adapter les corrections. Notre rôle de généraliste serait plutôt d’informer nos patients ; leur expliquer qu’ils ont du temps mais qu’ils devraient prendre leurs dispositions étant donné les délais d’obtention de rendez-vous chez nos confrères.