
Il faut réévaluer les consultations obligatoires enfant
Publié le 13 octobre 2019, par Richard TALBOT (Admin)
Les nouvelles consultations obligatoires des enfants (quoique pas si nouvelles, puisqu’on les retrouve dans l’avant-dernière mouture du carnet de santé, mais sans le caractère obligatoire) ont un contenu très dense ; il suffit de les parcourir pour s’en convaincre :
On y retrouve systématiquement :
- la mesure du poids et de la taille ;
- l’examen physique de base ;
- un examen ophtalmologique comportant le contrôle de l’acuité visuelle de près, de loin, la vision stéréoscopique, la vision des couleurs ;
- un contrôle qualitatif de l’acuité auditive, calibrée à 500, 1000, 2000, 4000 et 8000 MHz à partir de 6 ans ;
- un examen des dents ;
- un examen du développement psychomoteur, des acquis scolaires et un dépistage d’éventuels problèmes psychologiques …
auxquels il faut rajouter selon les âges l’examen cutané (compter les nævi !!), le stade pubertaire et la prévention et l’information sur les Infections Sexuellement Transmissibles…
Et on parle (sérieusement, puisque c’est inclus dans le projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale 2020) d’y rajouter l’absence de contre-indication à la pratique sportive en compétition !
N’en jetez plus, la coupe est pleine !
Tout ce contenu est évidemment médicalement intéressant. Mais réaliser sérieusement tout ceci est impossible dans le temps d’une consultation "standard".
Traditionnellement c’était une des missions des services de santé scolaire, avec une équipe comportant au moins un.e infirmier.e et un médecin. Mais les restrictions budgétaires et les coupes dans les effectifs ne leur permettent plus de remplir cette mission. On se rabat donc sur les libéraux, subitement parés de toutes les vertus et doués de toutes les compétences. Mais sans leur donner les moyens financiers correspondants, puisque ces consultations sont honorées au même tarif qu’une consultation dite normale, soit 30 € avant 6 ans et 25 € après. Et la solution de nous proposer de le faire faire en partie par un.e assisant.e n’est pas plus réaliste : de toute façon il faut du temps, qui doit être rémunéré, que ce soit le médecin et/ou l’assistant.e qui travaille, et le prix de l’acte ne couvre pas le coût de son exécution.
Il suffit pour s’en convaincre de parcourir la NGAP et la CCAM :
Code | Intitulé | Prix |
---|---|---|
CDE | Consultation de dépistage du mélanome par le dermatologue | 46,00€ |
CDRP002 | Dépistage clinique ou audio-métrique des surdités de l’enfant avant l’âge de 3 ans | 48,51€ |
CDQP010 | Audiométrie tonale ou vocale | 26,18€ |
BLQP010 | Examen de la vision binoculaire | 25,32€ |
BLQP007 | Exploration du sens chromatique [vision des couleurs] par assortiment ( Test de Farnsworth) | 60,26€ |
BLQP008 | Exploration du sens chromatique [vision des couleurs] par épreuves pseudo-isochromatiques (Test de Ishihara, ne teste pas toutes les dyschromatopsies) | 18,60€ |
BJQP002 | Examen fonctionnel de la motricité oculaire | 26,24€ |
Orthophonie | Bilan de la communication et du langage oral et/ou bilan d’aptitudes à l’acquisition de la communication et du langage écrit | 34,00€ |
Alors bien sûr il n’est probablement pas question de faire tout ça de façon exhaustive et complète … et si un enfant est daltonien à 8 ans, il l’est encore à 13 et à 16 ans … mais quand même la CNAM demande là de faire des examens de haute valeur de santé publique au prix de la consultation de rhinopharyngite, d’otite ou de diagnostic d’un syndrome fébrile ou douloureux. Alors même que nous réclamons la reconnaissance des consultations complexes, et que la cotation de CCP pour la prévention des IST n’est toujours pas permise chez le garçon.
Il y a toutefois une façon facile de le faire pour le prix proposé : il suffit de demander à nos correspondants un bilan ophtalmologique, un bilan auditif, un bilan orthophonique, une consultation dermatologique et les laisser facturer ces bilans à leur juste prix, APC ou en CCAM. Ensuite il ne reste plus qu’à faire un examen "de base" et à colliger les résultats de ces bilans complémentaires pour pouvoir en toute honnêteté remplir la double page du carnet de santé. Mais évidemment pour un prix total bien plus important pour les finances de la CNAM et sans permettre le tiers payant intégral. La solution de coter ces examens COE pour reconnaître leur valeur médicale réelle n’est peut-être donc pas si irréaliste ?
L'actu de ma spécialité
L'actu de ma région
Martinique 21
Auvergne Rhône-Alpes 13
Normandie 11
Grand Est 9
Paca 7
Guadeloupe 7
Mayotte 5
Guyane 5
Ile de France 4
Bretagne 4
Nouvelle Aquitaine 4
Centre Val de Loire 3
Occitanie 3
Bourgogne - Franche - Comté 2
Hauts de France 1
Pays de Loire 1
Corse 1
L'actu par thème
COVID-19 181
Paroles d’adhérents 154
Presse 90
Vie syndicale 64
Assurance Maladie 48
Négociations conventionnelles 42
Vaccination 41
URPS 30
Défense des médecins 30
Etat et institutions 29
Loi santé 29
Simplification administrative 29
Votre exercice 28
Retraite CARMF ASV 27
Permanence de soins 21
Vote 21
Tiers payant 21
Elections 19
Tarifs 17
Fiscalité 16
Accessibilité 14
Combat 13
Avocat, droit de la santé 12
Commission paritaire 11
Congrès Marseille 11
Sécurité sociale 9
La Mise Sous Accord Préalable (MSAP) 9
Manifestation 8
A2FM 8
Infos Tarifs 8
Programme FMF 7
Dépassement d’honoraire 7
Mutuelles 7
Arrêt de travail 6
Formation continue 5
Télétransmission 5
Intersyndicat 5
Elections 2012 4
Employeur 4
Personnel 4
PDS 3
Excellencis 3
Surdité 3
Marisol Touraine 3
Maternité 3
Déserts médicaux 3
Handicap 2
Grève 2
Verticalités 1
Pétition 1
Territoire 1
Maison de santé 1
Soins non programmés 1