Décret du 1er février : quand l’Assurance Maladie imprime son empreinte carbone (au sens propre) !

Le 1er février 2025, une nouvelle mesure est entrée en vigueur pour restreindre la prescription des analogues du GLP-1 (Ozempic, Victoza, Trulicity et de feu Byetta). Désormais, chaque prescripteur doit fournir des documents supplémentaires (encore et toujours) pour justifier la prescription de ces médicaments.

L’objectif affiché ? Mieux encadrer leur usage. La conséquence réelle ? Une explosion de paperasse et une belle empreinte carbone bien dodue alors qu’on nous explique qu’il faut « accompagner la transition écologique du secteur de la santé ».

Petit calcul : avec 700 000 patients sous analogues du GLP-1 en France selon l’ANSM en 2024, cela signifie potentiellement 700 000 impressions supplémentaires de documents.

📈 L’empreinte carbone du « document inutile »

Petit exercice d’évaluation de l’impact de cette mesure, avec quelques chiffres qui pourtant devraient faire frémir Marguerite Cazeneuve très impliquée sur cette question :

  • 💪 3 578 kg de CO2 émis (3,5 tonnes)
    • 📄 3 500 kg de CO2 pour l’impression des feuilles
    • 🌐 70 kg de CO2 pour la connexion à Amelipro
    • 🌐 8,4 kg de CO2 pour le stockage des PDF
  • 🚗 29 820 km parcourus en voiture thermique (presque un tour du monde)
  • 🌳 163 arbres nécessaires pour compenser ces émissions en un an

Et on nous parle pourtant de décarbonation du système de santé …?

Pendant que les médecins s’acharnent à produire des justifications absurdes pour des prescriptions pourtant évidentes, le ministère et la CNAM nous servent un beau discours sur la « mise à disposition d’une méthodologie d’évaluation simplifiée de l’impact carbone des médicaments«  (Thomas Fatôme, LinkedIn). On nous parle également de « mobiliser l’ensemble des acteurs du secteur dans une démarche éco-responsable ».

Mais deux questions me brûlent les lèvres : quand mettra-t-on fin aux décisions administratives inutiles qui pèsent sur la planète, et, surtout, quand cette bureaucratie sera-t-elle enfin tenue responsable de son propre impact carbone ?

La CNAM le ministère de la Santé et le ministère de l’Économie veulent « permettre aux décideurs publics de disposer de données quantifiées pour mieux orienter l’élaboration de politiques publiques ». Si nous appliquions leur méthodologie d’évaluation carbone à la production de paperasse, nul doute qu’il faudrait revoir certaines priorités.

Alors plutôt que de jouer les champions de l’écologie sur les médicaments, ne serait-il pas plus urgent de dépolluer une bureaucratie étouffante qui asphyxie déjà le système de santé – et désormais, l’environnement ?