COVID 19 : des IJ au rabais pour les libéraux !

L’épineuse question de l’indemnisation des libéraux arrêtés ou mis en quatorzaine du fait de l’exposition au Covid-19 vient d’être tranchée. La CNAM nous a fait parvenir ce mail (un vendredi soir à 17 h quand plus personne n’est joignable avant lundi !)

 Dans le cadre de l’épidémie de Coronavirus, l’Assurance maladie va prendre en charge, de manière dérogatoire, les indemnités journalières pour l’ensemble des professionnels de santé libéraux s’ils sont amenés à interrompre leur activité professionnelle, selon des modalités alignées sur celles appliquées aux salariés et travailleurs indépendants.

Vous trouverez, ci-joint, un message précisant les conditions de prise en charge des indemnités journalières pour les professionnels de santé libéraux (professions médicales) exposés personnellement au Coronavirus.

Nous adressons parallèlement un message individuel à l’ensemble des professionnels de santé.

Une information va également être mise en ligne sur Ameli.fr.

Bien cordialement

Le Département des Professions de Santé

On y apprend que l’indemnisation sera plafonnée à 112 € par jour avec 3 jours de carence en cas d’arrêt maladie.

Donc la CNAM (et ses tutelles) ne sait pas lire ou ment : ce n’est absolument pas aligné sur le régime des salariés ; le décret du 31 janvier 2020 supprime justement pour eux tout délai de carence et ne prévoit aucun plafonnement.

Et notre ministre de la Santé, le Dr Olivier Véran ? Il avait promis dans Le Généraliste du 24 février 2020 :

 S’il devait y avoir un professionnel de santé qui soit mis en quatorzaine après une exposition avec un malade, la solidarité nationale jouerait et il n’y aurait pas de perte financière pour le professionnel concerné.

Donc soit M. Véran a menti, soit il ne sait pas compter, soit il est totalement ignorant de ce qu’est l’exercice libéral : à 112 € soit 4,5 GS par jour, on ne couvre même pas la moitié des frais fixes d’un cabinet moyen. Et donc on met la santé financière de son cabinet en grave danger.

On ne sait même pas si le samedi comptera dans les jours indemnisés ni si les remplaçants sont concernés.

Et notez la dernière petite mesquinerie : 

 Un téléconseiller du Service médical de l’Assurance Maladie vérifiera avec vous la situation de prise en charge, la durée de l’interruption d’activité et les conditions de prise en charge.
Le téléconseiller se mettra ensuite directement en lien avec votre caisse primaire de rattachement qui pourra déclencher le versement de vos indemnités journalières.

Il n’est pas question de croire les médecins (et pourtant qui s’arrêterait « frauduleusement » pour profiter du pactole de 112 € par jour ?) et il faut faire vérifier par un téléconseiller la situation avant de pouvoir être indemnisé.

Mais au fait, existe-t-il un texte LÉGAL qui oblige un libéral à s’arrêter dans ces conditions ? On nous demande de nous dévouer, de travailler plus, de prendre des urgences, de travailler sans protection, et en plus de ne pas être indemnisés correctement en cas d’exposition. 

Le mépris envers les libéraux ne se cache même plus !