Un numéro 2944 du Généraliste daté du 6 avril 2021 tout en contraste !!!

Un témoignage émouvant de Christophe GATTUSO, directeur de la rédaction, qui rend un bel hommage à tous les médecins français. Discrets, engagés, soucieux de maintenir leurs acquis et de transmettre leurs savoirs, allant jusqu’à donner leur vie pour combattre la Covid.

Un avenir inquiétant en raison d’une baisse continue de la démographie médicale de 3,6% encore pour les 5 années à venir. Alors même que les besoins de santé augmentent et que la grande majorité des médecins expriment leur sentiment d’épuisement et ce depuis plusieurs années.

Des propos décalés de Thomas FATOME, sourire aux lèvres en couverture, qui affirme que le renoncement aux soins en France est assez faible grâce aux mesures prises par l’assurance maladie. Tirant la couverture à lui et ratant l’occasion de rendre hommage aux soignants sur le terrain. A celles et ceux qui se démènent tous les jours depuis plusieurs années pour assurer la continuité et la permanence des soins.

Même si les propos sont blessants, la problématique est bien réelle. Oui, aujourd’hui, en France, il existe un réel problème d’accès aux soins. En ville comme à l’hôpital. Et les deux entités, que nos tutelles aiment à opposer, sont intimement liées puisque ce qui n’est pas géré en ville finira immanquablement à l’hôpital via les urgences qui explosent. Pour sauver l’hôpital, il parait logique de doper l’offre de soins en ville.

Donc, comment rendre les médecins traitants plus disponibles ?

Aujourd’hui, plus de 5 millions de français n’ont plus accès à un médecin traitant. Le maillage territorial s’effiloche. Un soignant sur deux se considère en burn-out. Les patients nous témoignent quotidiennement leurs pires difficultés pour prendre un rendez-vous de spécialités ou d’IRM. Oui, réellement, l’accès aux soins en France ne cesse de se détériorer.

Malheureusement, les mesures prises par la CNAM ne répondent en rien à l’urgence sanitaire actuelle et à venir. En bon VRP de la CNAM, Thomas FATOME nous fait la démonstration que les produits imaginés par les administratifs et technocrates sont LA solution. Pourtant sur le terrain, le sentiment des acteurs de soins est tout autre.

Cet auto satisfecit sur les quelques CPTS (100) et assistants médicaux (1500), l’émergence de la téléconsultation « à défaut », ou la délégation de tâches « en mode dégradé » passe mal. Peut-être est-il temps de se poser les bonnes questions et d’y trouver les bonnes solutions.

  • Ma santé 2022, des mots, des effets d’annonce.
  • Le Ségur de la Santé, un rendez-vous manqué avec la ville.
  • Les élections URPS, un rendez-vous manqué avec les médecins.

La situation parait si préoccupante aujourd’hui, que finalement les professions de foi des différents syndicats aux élections URPS se sont rejoints sur de nombreux points majeurs. La convergence des idées suscitera le rapprochement des différents syndicats et mettra un terme à la balkanisation souhaitée par nos politiques (diviser pour mieux régner).

Faciliter l’installation des médecins libéraux, simplifier nos conditions d’exercice pour dégager du temps médical, protéger ceux qui soignent et valoriser nos actes pour nous permettre d’entreprendre en développant notre outil de travail pour soigner avec qualité. Voilà ce que nous souhaitons.

Sauf que la qualité, Thomas FATOME nous en donne une bien pâle définition !

Au cours de la dernière négociation conventionnelle de l’ACI CPTS en date du 1er avril 2021, il nous propose en fin de réunion une fantaisie tout à fait saugrenue. La démarche qualité.

L’objectif affiché est de « renforcer une dynamique d’amélioration continue et de la dispensation des soins », par des incitations financières dans les démarches qualité avec en point de mire une certification de la MSP par un audit externe d’un organisme habilité. Seront évalués, l’hygiène, l’accès aux soins, le projet de soins de la MSP, la mise en place de patients traceurs et de patients experts qui rentreront dans les gouvernances des MSP, avec des enquêtes de satisfaction des usagers…

Aux antipodes de nos préoccupations et de celles de nos patients, Thomas FATOME provoque un tollé général. Par une pirouette, il se justifie et certifie qu’il ne s’agit là que d’une idée jetée en l’air… Mais nous ne sommes pas dupes.

Même si cette réunion de travail était programmée un 1er avril, il ne s’agit malheureusement pas d’une farce.

Le mauvais cap que nous oblige à prendre la CNAM par l’intermédiaire de son Directeur National Thomas FATOME condamne notre exercice et l’avenir de notre système de santé.

Thomas FATOME, nommé général en chef d’un système de santé devenu une « armée mexicaine » ayant déclaré une guerre sanitaire, en multipliant les nominations d’une foule de généraux experts, aux idées contradictoires et fumeuses, lançant ordres et contre-ordres. Armée mexicaine menant notre système de soins à la déroute.

Il est urgent d’écouter les professionnels en exercice. Ceux et celles qui soignent, écoutent, réconfortent, accompagnent et rassurent. Première ligne de front indispensables à la santé de nos concitoyens, respectez-nous

https://www.qualitemonq.com/

Qu’en est-il de la démarche qualité à la CNAM ? Peut-être serait-il judicieux que les médecins vous évaluent afin de vérifier si vos moyens atteignent effectivement vos objectifs.