Un médecin assassiné au CMP du Gosier (Guadeloupe) : sidération, solidarité, et exigence d’action

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Publié le 3 décembre 2025 par Frédéric VILLENEUVE

Communiqué de presse de l’Intersyndicale des Médecins Libéraux

L’intersyndicale des médecins libéraux tient à exprimer sa profonde tristesse, son immense consternation et sa solidarité totale avec la communauté médicale de Guadeloupe après l’assassinat du Dr Jean-Michel Gal, psychiatre, poignardé ce lundi au Centre Médico-Psychologique du Gosier.

Nous adressons à sa famille, à ses proches, à ses collègues et à ses patients nos condoléances les plus sincères. Un tel drame, survenu dans un lieu dédié au soin, à l’écoute et à la vulnérabilité humaine, nous bouleverse tous.

À cette heure, les circonstances exactes du passage à l’acte ne sont pas connues. Nous appelons au respect du temps judiciaire, à la retenue, à la pudeur, et au refus de toute récupération.

Mais, un fait demeure : un médecin est mort parce qu’il exerçait son métier. Et, cela, nous le savons déjà trop.

Un drame isolé, mais pas un hasard : la violence contre les soignants explose

Depuis des mois, nous alertons sur la multiplication des agressions verbales, physiques, menaces, intrusions, intimidations, auxquelles sont confrontés les soignants de ville comme les soignants hospitaliers.

Notre communiqué collectif du « 12 mars » l’avait rappelé : la violence institutionnelle, l’épuisement, la pénurie d’accès aux soins et les tensions sociales créent le terreau d’une agressivité croissante envers ceux qui soignent.

Cette réalité est connue, documentée, et désormais tragiquement incarnée par ce drame.

Nous demandons solennellement à l’État de prendre enfin ses responsabilités

Le meurtre du Dr Jean-Michel Gal n’est pas seulement une tragédie individuelle. C’est un signal d’alarme national.

Nous appelons le Gouvernement à :

  • Appliquer immédiatement la loi Pradal, votée le 9 juillet 2025, destinée à renforcer la sécurité des professionnels de santé, dont les décrets d’application se font toujours attendre ;

  • Mettre en place des mesures de sécurisation des structures de soins, en particulier psychiatriques et médico-psychologiques, où la vulnérabilité des patients nécessite une protection adaptée ;

  • Renforcer la prévention et le repérage des situations à risque, en lien avec les ARS, les forces de l’ordre et les équipes soignantes ;

  • Écouter enfin les professionnels de terrain, dont les alertes répétées sont trop souvent ignorées.

Aucun médecin, aucun soignant, aucun travailleur du soin ne devrait risquer sa vie en exerçant sa mission.

Nous resterons unis et vigilants

Face à ce drame, notre intersyndicale exprime son soutien indéfectible aux collègues de Guadeloupe et à tous les soignants, dont l’engagement quotidien mérite protection, reconnaissance et respect.

Nous appelons à une mobilisation nationale, digne et unie, contre toute forme de violence envers ceux qui soignent.

  • Dr Vincent PRADEAU, Président d’Avenir Spé

  • Dr Olivier LEROY, Coordinateur Inter-COMELI

  • Dr Agnès GIANNOTTI, Présidente MG France

  • Dr Franck CLAROT, Bureau national de la FNMR

  • Dr Philippe PARANQUE, Président de SOS médecins

  • Dr Frédéric VILLENEUVE, Président FMF-Gé

  • Dr Anna BOCTOR, Présidente Jeunes Médecins

  • Dr Jérôme MARTY, Président UFML-S

  • Dr Moktaria ALIKADA, Présidente Médecins pour Demain

  • Dr Sophie BAUER, Présidente SML

  • Dr Franck DEVULDER, Président CSMF

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