La FMF-SPÉ salue la mise en place, annoncée par la DGS, d’un dispositif exceptionnel permettant le recours aux préparations magistrales de sertraline, avec une prise en charge à venir par l’Assurance Maladie. Cette avancée fait suite à notre alerte récente du 11 mai dernier sur la pénurie croissante de psychotropes et les conséquences dramatiques du non-remboursement des préparations magistrales.
Mais cette mesure, bien que bienvenue, reste très insuffisante.
Elle ne concerne que la sertraline, alors que d’autres médicaments psychotropes sont également en tension, voire totalement indisponibles : la venlafaxine, le lithium ou encore le méthylphénidate. Ces traitements sont utilisés dans la prise en charge de troubles psychiatriques graves — dépressions sévères, troubles bipolaires, TDAH — et leur interruption peut exposer les patients à des effets de sevrage importants, des rechutes sévères, voire à un risque suicidaire.
La situation est critique. Elle relève de la santé publique.
Aujourd’hui, faute de remboursement clair, les préparations magistrales ne sont presque plus réalisées. Les pharmaciens n’ont pas de cadre sécurisé. Les médecins, de leur côté, sont seuls à gérer ces ruptures à répétition, avec pour seules ressources : des consultations plus longues, du temps perdu et des patients en détresse. Et pendant ce temps, les protocoles ANSM mettent des semaines à être validés.
La FMF-SPÉ demande une réponse urgente, claire et globale :
- Que le remboursement des préparations magistrales soit élargi à l’ensemble des psychotropes en rupture, avec un déclenchement automatique dès la constatation d’une pénurie, sans attendre des protocoles longs et complexes ;
- Que les autorités travaillent étroitement avec les médecins de terrain, les pharmaciens et les patients, pour bâtir une réponse durable à une crise qui s’installe.
La santé mentale exige des réponses rapides et concrètes.
Un traitement manquant, ce n’est pas un détail logistique : c’est une vie qui peut basculer.
La FMF-SPÉ continuera de se mobiliser pour que les soins ne soient jamais une variable d’ajustement logistique ou budgétaire.