Point-hebdo FMF du 23-12-2015

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Communiqué de la Fédération des Médecins de France

mercredi 23 décembre 2015

Chers amis,

  • Je commencerai ce dernier
    Point Hebdo de l’année 2015 par une
    actualité qui a fait le « buzz » cette semaine : la
    mise en place du site « deuxième avis« .
    De quoi s’agit-il ? D’un site
    créé par des jeunes sortant de HEC, sur lequel les
    patients peuvent demander un avis spécialisé en ligne.
    Pour la modique somme de 295 euros : 120 euros pour le
    médecin répondeur, et 175 euros pour le fonctionnement
    de la structure. Quand on creuse un peu, de nombreuses
    questions surgissent. A ce tarif-là, on peut penser
    que les patients interrogeront pour des pathologies
    graves, donc ayant déjà bénéficié d’un 2ème avis après
    celui du médecin traitant. Quel est donc l’avis qui
    leur a paru tellement négligeable qu’ils ne l’ont même
    pas comptabilisé ? Celui du généraliste traitant ou
    celui du spécialiste de 2ème recours ? Ensuite, la
    liste des médecins experts inclus dans le dispositif
    sont tous des hospitaliers, et tous sauf 1, d’hôpitaux
    parisiens. N’existe t’il donc pas de médecins
    compétents en France hors CHU parisiens ? Enfin, sur
    la composition du comité de pilotage. On a la surprise
    d’y trouver Pierre-Louis Druais, président du Collège
    de Médecine Générale, et, tout aussi surprenant,
    Claire Rambaud, présidente du CISS (Collecif
    Interassociatif Sur la Santé). Celle-là même qui, en 2010, déclarait que « les complémentaires
    remettent en cause la notion même de solidarité », et
    qui, maintenant,
    appelle à ce que cet avis soit pris en charge par ces
    complémentaires. Bonjour la médecine à 2 vitesses,
    entre les patients avec une complémenatire et les
    autres ; surtout qu’à ces tarifs, on peut gager que
    seules les sur-complémentaires abonderont, et que les
    montants des primes vont s’envoler (il faut bien payer
    les 175 euros de frais de structure, malgré l’absence
    de locaux et de personnel). Nous, petits manants
    médecins de proximité (toutes spécialités confondues),
    nous
    retiendrons surtout qu’il semble logique à la
    société de facturer 120 euros pour un avis d’expert.
    C’est une bonne base de négociation sur nos
    honoraires.


  • Ca tombe bien, les
    négociations conventionnelles vont bientôt
    commencer,
    et comme je vous l’avais dit, pour
    la 1ère fois, les syndicats se réunissent en amont
    afin d’arriver avec des revendications communes.

    Une première réunion a eu lieu mercredi 16 décembre,
    plus une autre spécifique ce jour sur le régime de
    retraite ASV. Ces deux rendez-vous ont été
    constructifs, mettant en évidence de nombreux points
    convergents. La FMF, qui oeuvre sans relâche pour
    cette union syndicale, voit enfin ses efforts
    récompensés, et peut espérer une prochaine Convention
    plus favorable aux médecins libéraux.


  • L’autre nouvelle de la
    semaine a été la parution
    des résultats de la grande consultation du Conseil de
    l’Ordre (CNOM)
    . 36 000 médecins et 4 000
    usagers de soins, ont répondu. Excusez du peu ! Du
    côté des médecins, on retiendra qu’ils continuent à
    aimer leur métier et leurs patients, malgré une nette
    dégradation de leurs conditions de travail. Côté
    patients, 95% sont contents de la relation avec leurs
    médecins, et 86% de la qualité des soins. S’ils
    renoncent parfois aux soins c’est surtout à cause des
    délais de RDV, bien avant les problèmes financiers. Et
    pour eux, les priorités portent sur la lutte contre
    les inégalités de santé, la coopération entre médecins
    (et avec les autres professionnels), l’allègement des
    charges administratives pour plus de temps médical, et
    enfin, l’indépendance de notre exercice. Là aussi, des
    arguments pour les négociations à venir.


  • Je l’ai gardé pour la fin,
    mais ne pouvais l’occulter totalement : la
    Loi Santé a été définitivement adoptée le jeudi 17
    décembre
    , par quelques députés. Outre le
    tiers-payant obligatoire (pour les ALD en juillet
    2016, pour les autres, possible en janvier 2017, et
    obligatoire en décembre 2017), cette loi instaure
    également un N° unique pour la Permanence Des Soins
    (PDS), le médecin traitant pour les enfants, la
    relance du Dossier Médical Partagé (DMP) par
    l’Assurance-Maladie, l’autorisation pour les
    sages-femmes de pratiquer des IVG médicamenteuses, la
    possibilité de prescrire de l’activité physique pour
    les patients en ALD, et les « class action » dans le
    domaine de la santé (regroupement de victimes pour une
    plainte commune, comme pour le Benfluorex, par
    exemple). Elle supprime le délai de réflexion de 7
    jours pour les IVG. Et entérine la réforme du DPC
    (Développement Professionnel Continu). Retrouvez le
    détail
    ici
    .
    La loi a été votée le 17 décembre ; dès le 18, les
    premiers décrets arrivaient pour avis chez les
    syndicats. On voit que tout était orchestré d’avance !
    L’affrontement va être difficile à éviter.


  • Avant de vous quitter, je
    vous rappelle que vous devez proposer
    une complémentaire de santé à vos éventuels employés
    au 1er janvier 2016.
    Comme toujours, notre
    ami Richard Talbot vous a concocté sur le site de la
    FMF une belle synthèse sur cette obligation. A ce sujet, la
    FMF vous recommande de vous renseigner auprès de La Médecine Libre (LML)
    , mutuelle indépendante
    créée par des médecins pour les professionnels de
    santé, avec des frais de gestion affichés et réduits
    au minimum, afin d’utiliser les primes pour rembourser
    au mieux les patients et valoriser les actes médicaux.
    La FMF, séduite par cet esprit d’indépendance,
    soutient cette initiative depuis le début, mais je
    précise qu’elle n’y a aucun lien d’intérêt.



Je vous souhaite
à tous de
très belles fêtes de fin d’année. Profitez de ces moments
pour retrouver vos proches, parfois un peu oubliés au
milieu de nos tourments, mais toujours là pour nous
soutenir. Merci à tous nos conjoints, enfants, parents ;
nous savons que vivre avec un médecin libéral

n’est pas facile
.