Chers amis,
Les semaines se suivent et se ressemblent. Ce Point Hebdo va encore beaucoup porter sur le CoViD.
Les tests antigéniques. Beaucoup en parlent, peu en font. Il faut dire que les pharmaciens, qui doivent nous fournir, ont eu du mal à s’approvisionner. Si vous avez l’équipement minimal (gants, surblouse, charlotte, lunettes, masque FFP2) et que vous avez décidé de vous lancer, sachez que l’arrêté du 16 novembre a étendu les indications à tous les patients symptomatiques, y compris les plus de 65 ans et autres patients à risque. La seule condition est que les symptômes soient apparus au plus 4 jours auparavant. Et restent possibles aussi les asymptomatiques, sauf les cas-contacts (ceux-ci doivent avoir une PCR). Il faut ensuite déclarer sur le site SI-DEP tous les résultats, négatifs comme positifs, selon la procédure indiquée par la CPAM. Attention, il vaut mieux le faire en présence du patient, car il y a beaucoup d’éléments à renseigner. Mais c’est coté C2=46 euros, en tiers-payant intégral (Exo3), + MIS=30 euros si le test est positif et que vous le déclarez aussi sur Contact-Covid. C’est vrai que c’est plus facile si vous avez une secrétaire pour faire tout ça. Enfin, il faut éliminer l’équipement : les ordures ménagères suffisent, selon la fiche du HCSP (Haut Conseil de Santé Publique), dans un double sac entreposé 24H. Normalement, l’écouvillon est resté dans le tube à essai, mais si vous avez cassé l’extrémité, on la jette dans la boite jaune DASRI évidemment.
De nouveau certaines spécialités, surtout chirurgicales, sont très impactées par le confinement et observent une très forte baisse d’activité. Pour ces médecins seulement va s’ouvrir une nouvelle période de compensation versée par la CPAM, à condition de se déclarer sur Espace-Pro à partir du 02 décembre. De nombreuses questions restent cependant en suspens : la baisse des consultations est-elle aussi prise en compte ou seulement les actes chirurgicaux ? les spécialités annexes type radiologie font-elles partie de la liste des bénéficiaires ? comment est calculée l’activité pour les médecins en SEL ? … Bref tout ne semble pas encore très clair. Mais surtout déclarez-vous si vous voulez toucher quelque chose comme nous le rappelle Richard Talbot. Quant aux ajustements des compensations du 1er confinement, ils ne seront finalement pas versés fin d’année comme dit initialement mais début 2021.
Mais il n’y a pas que le CoViD dans notre vie, et décembre signifie aussi les déclarations pour le forfait-structure et autre ROSP. La nouveauté est que le pré-requis de transmission des 2/3 des feuilles de soins disparaît pour l’année 2020, afin de tenir compte des très nombreuses téléconsultations (non comptabilisées en télétransmission car en mode « dégradé »). En revanche, rien n’est modifié pour les indicateurs de la ROSP, alors les généralistes ne pourront évidemment pas atteindre les seuils requis pour de nombreux examens. La FMF et sans doute les autres syndicats sont sur le pont pour négocier des assouplissements.
Allez, je vais vous faire rire un peu. Des négociations sont en cours au sujet des CPTS (Communautés Professionnelles de Territoires de Santé). Bonne nouvelle, des fonds vont être débloqués pour faciliter le démarrage (il faut dire que toute la France doit être maillée dans 1 an selon la volonté de M. Macron, alors que seules 30 sont validées à ce jour). Mais une nouvelle obligation doit être ajoutée, en plus de celles de recevoir tous les patients en moins de 48H ou de rester ouvert de 8H à 20H, c’est d’assurer la prise en charge des patients en cas de catastrophes : attentats, maladies émergentes y compris les fièvres hémorragiques, pénurie de médicaments ! Ah, j’oubliais aussi les attaques nucléaires ou chimiques. Ne manque plus que la chute de météorite comme l’a fait remarquer notre président d’honneur Jean-Paul Hamon. C’est bien, on passe de « tout juste bons à soigner des rhumes » au statut de super Héros. Mieux vaut en rire.
Et si voulez une franche rigolade, apprenez qu’il existe un poste de « haut fonctionnaire à la terminologie et à la langue française dans le champ santé et social depuis août dernier. » Si si, ce n‘est pas une blague. C’est dommage, je n’ai pas le droit de vous montrer l’article paru dans la revue de presse Hospimédia du 6 novembre. On y apprend qu’ils sont 10 à avoir ce statut, et que leur rôle consiste à « enrichir la langue française des nouveaux termes » auprès des fonctionnaires, afin que leur langage devienne accessible à tous. Ah bon ? Moi déjà je n’ai pas compris la moitié de l’interview. Mais il me manque sans doute le pré-requis : avoir fait « fonctionnaire français » en 3ème langue. Heureusement qu’on n’a pas du tout de problèmes économiques dans ce pays et qu’on peut se permettre de jeter l’argent par les fenêtres. Les petits commerçants qui sont en train de mourir la bouche ouverte apprécieront.
Je vous souhaite une bonne semaine.