Point-hebdo FMF du 17-01-2021

Chers amis,

La vaccination antiCovid va occuper une bonne partie de ce Point Hebdo encore cette semaine. Nous avons quelques réponses à nos questions, mais d’autres restent en suspens.

Nous savons qui et où, peut être vacciné dès lundi 18 janvier :

  1. les plus de 75 ans, qui sont admis d’office du fait de leur âge ;
  2. les patients porteurs de pathologies sévères énumérées dans une liste exhaustive. Il leur faut alors passer par le médecin traitant qui doit leur établir une ordonnance de vaccin ;
  3. les professionnels de santé de plus de 50 ans, ou porteurs desdites pathologies listées ci-dessus. Leur carte professionnelle suffit. A noter la trisomie parmi les pathologies citées, ce qui doit être assez rare chez les médecins.

Les vaccinations se font obligatoirement en établissements (y compris médico-sociaux) pour les professionnels et les résidents, ou dans les centres agréés par les ARS (Agences Régionales de Santé) pour les autres.
Nous savons aussi comment s’inscrire : sur l’une des 3 plates-formes de prise de rendez-vous imposées par le gouvernement, chaque centre de vaccination devant choisir sa plate-forme. A défaut il existe un N° national 0800 009 110 qui renvoie sur les centres de proximité. Le tout étant bien-sûr en panne dès l’ouverture et encore très difficile à obtenir ce jour. Par curiosité, j’ai cliqué sur la gestion des cookies des 3 plates-formes en question. Edifiant.

  • La plus informative est Maiia, de Cégédim (bien connu pour avoir revendu les données de nos dossiers informatisés à l’industrie pharmaceutique) : tout y est précisément et clairement décrit, quelles données personnelles iront à quels destinataires ;
  • L’inévitable Doctolib se contente de dire que tout ce que nous inscrirons ira chez Google et consort, ce que nous savions déjà ;
  • J’espérais encore dans le petit dernier, Keldoc, plus discret. Déception : le lien de gestion des cookies ne fonctionne même pas !

Il semble que certains centres, montés localement par les libéraux et leur municipalité, aient un N° téléphone spécifique. Sont-ils réellement indépendants ?

Sur le plan pratique, le plus simple pour les médecins installés est de venir avec sa CPS et de se connecter sur VaccinCovid sur l’ordinateur du centre pour renseigner les éléments obligatoires de la vaccination. Les remplaçants thésés devront utiliser leur e-CPS préalablement activée. En revanche, le problème reste entier pour les médecins sans CPS (non thésés ou retraités). La réquisition semble être la meilleure solution.
D’autant que la réquisition règle aussi pour eux le problème assurantiel. Pour les médecins installés, leur assurance RCP assure le risque, que le médecin vaccine en tant que réserve sanitaire, réquisitionné, ou volontaire. Mais attention la MACSF stipule jusqu’au 31 janvier seulement. A suivre.

La rémunération  ) peut se faire sous forme de forfait horaire (105 euros de l’heure, avec un maximum de 4 heures par demi-journée), forfait demi-journée (420 euros), ou à l’acte (VAC=25 si 1ère injection, 9,60 euros si 2ème injection, + 5,40 euros pour remplir VaccinCovid). Le week-end, le forfait monte à 460 euros par demi-journée. Il est conseillé d’utiliser le forfait, plus simple, en remplissant un bordereau papier disponible dans les centres. En cas de réquisition, il est prévu un salaire horaire de 50 euros ; à confirmer.
Pour finir, vous avez un protocole très détaillé de reconstitution des vaccins, de façon à essayer d’avoir 6 doses par flacon. Mais normalement, ce seront les infirmiers qui prépareront.
Voilà, comme vous le voyez tout est bien préparé … en théorie. Il manque juste un détail : l’absence de vaccins, qui fait que beaucoup de centres ne vont pas ouvrir ou tourner au ralenti.
 
Bonne nouvelle mais aussi casse-tête : la remise de 2000 euros qui nous a été accordée par la CARMF en 2020 ne sera pas imposable ni socialement chargée. Mais comment déclarer une dépense qu’on n’a pas faite ? Et toujours rien à ce sujet sur les diverses indemnités versées par l’Assurance Maladie aux médecins malades du Covid ou empêchés de travailler. Ni sur l’indemnisation de perte de ressources.

Je vous ai promis la semaine dernière de vous parler de l’expérimentation de prescription de cannabis thérapeutique à partir du 31 mars 2021, instaurée par un arrêté du 29 décembre. Les médecins intéressés devront obligatoirement se former auprès de l’ANSM pour recevoir une attestation. La prescription initiale aura lieu dans une structure de référence, puis le renouvellement pourra se faire par ces médecins formés et inscrits dans un registre spécifique. Peut-être une nouvelle arme dans le traitement des douleurs.

Je vous souhaite une bonne semaine.