Point-hebdo FMF du 16-07-2017

Chers amis,

  • Un coup j’avance, un coup je recule. Comme Mme Buzin est une femme et que nous ne verserons pas dans l’esprit carabin, je parlerai de valse-hésitation. Un jour elle déclare officiellement que le tiers-payant doit être généralisable, c’est-à-dire ouvert à tous, mais pas généralisé car elle n’aime pas les contraintes. Pour preuve de sa bonne foi, elle demande un rapport à l’IGAS sur la mise-en-oeuvre de ce tiers-payant. Rapport qui sera suspensif donc on oublie le 1er décembre comme date d’application obligatoire. Sauf que le 1er décembre, c’est dans la loi. Est-ce pour cela qu’elle affirme trois jours plus tard au Point ou sur BFM-TV qu’elle est favorable au tiers-payant généralisé obligatoire  ? Bon, pour le moment, aucune sanction n’est prévue pour les médecins récalcitrants. Mais gageons que l’Assurance Maladie trouvera bien le moyen de faire pression sur les médecins, type remboursement à 3 mois si pas de tiers-payant.En attendant, la FMF vous exhorte à refuser le tiers-payant aux patients ALD ou maternité qui n’en ont pas besoin, même si c’est obligatoire et même si vous recevez des courriers d’intimidation de votre CPAM. N’ayez pas peur, la CPAM ne peut rien contre vous.
  • un pavé dans la mare, ou un ballon d’essai ? L’Assurance Maladie propose d’expérimenter un nouveau mode de paiement : à l’épisode de soin. Par exemple, un forfait pour une prothèse de hanche, incluant l’intervention, les soins post-opératoires en établissement puis en ville, et la rééducation. Il paraît que le taux de réintervention a beaucoup diminué en Suède depuis l’instauration de ce type de paiement. A priori, pourquoi pas, du moment que les médecins y trouvent leur compte. Sauf que nous n’avons aucune confiance en nos « partenaires » institutionnels pour réévaluer régulièrement ces forfaits en fonction du coût de la pratique. Faudra t’il alors négocier des revalorisations, forfait par forfait ? Et disparaîtra ainsi la seule relative liberté que nous avons sur nos honoraires : saucissonner nos actes pour les multiplier lorsque les tarifs sont vraiment trop bas. Par ailleurs, quid d’un patient opéré qui décompensera son insuffisance cardiaque ? Quel forfait appliquer : celui de la prothèse ou celui du coeur ? Enfin,il est très prévisible que le forfait sera attribué à l’établissement, qui risque de ne laisser que des miettes aux libéraux qui ne sauront pas se défendre face au mastodonte. Bref, probable fausse bonne idée pour les libéraux. En tout cas, méfiance, méfiance…
  • sur le plan pratique, la Mairie de Paris envisage de rendre gratuit le stationnement dans la ville, en délivrant une carte « ProSoins » aux professionnels de santé qui effectuent plus de 100 visites à domicile par an. Cela correspond à 2 à 3 visites par semaine. Pas évident d’atteindre ce seuil pour les spécialités autres que généralistes ou gériatres. Pourquoi ne pas l’étendre à tout médecin pratiquant des visites ?
  • Puisqu’on parle visite, une petite précision sur la rémunération des visites pour certificat de décès. Pour simplifier, j’avais amalgamé horaires de certificat rémunéré avec ceux de la PDSA (Permanence Des Soins Ambulatoires). Mais non, c’était trop simple, il faut aussi y ajouter le samedi. Et dans les zones sous-denses, la visite est payée quelle que soit l’heure. Le texte ne dit pas si la zone considérée est celle d’exercice du médecin ou celle du domicile du patient. Merci aux lecteurs attentifs qui m’ont fait remarquer ces précisions. Je vous rappelle qu’il vous faut envoyer votre demande d’honoraires (100 euros) à votre CPAM ; il n’y a pas (encore) de formulaire spécifique.
  • Je terminerai en vous conseillant de vous inscrire à la formation DPC de modules en lignes Excellencis de l’A2FM. Une bonne manière de liquider votre budget de formation 2017 durant cette période plus calme, voire de votre lieu de vacances, avant que l’ANDPC ne ferme les inscriptions, probablement pendant l’été comme elle le fait chaque année.

Je vous souhaite un bel été. Il est possible que je n’écrive plus avant la rentrée si l’actualité ne le nécessite pas