Chers
amis,
Les syndicats et Coordinations ne faiblissent pas
dans leur opposition à la Loi Santé, et la
semaine a été marquée par un mouvement de grève plutôt
suivi, appelé par tous les syndicats médicaux sauf 1.
Les
médecins s’étaient réunis
dès samedi 03 octobre, dans le grand amphi de
l’hôpital Cochin, qui était plein à craquer,
à l’appel de la coordination UFML, et nous avons pu
constater l’apparition des nombreuses nouvelles
Coordinations locales, témoin de l’agitation des
médecins de base. De nombreuses actions locales ont
été organisées de ces 2 jours de
grève les 05 et 06 octobre, avec beaucoup de
cabinets fermés, des rencontres avec la
population, des chartes de solidarité signées.
Certains ont prolongé la grève, d’autres
envisagent clairement un déconventionnement
massif par bassins de vie. Le
monde médical est en ébullition, et pour les plus
timorés, l’UFML a concocté un petit clip
bien motivant. Vous pouvez aussi réécouter
Brigitte Dormont annoncer que cette loi signifie
la mort de la médecine libérale, ou voir notre
Président Jean-Paul
Hamon interviewé lundi soir sur LCI. Sans
surprise, le Sénat a supprimé l’article sur le
tiers-payant généralisé, lors de son vote le 06
octobre. Mais la
Loi va repasser devant l’Assemblée Nationale pour un
vote définitif prévu le 16 novembre. Affutez
vos armes, alertez vos patients, continuez à organiser
des café-santé, des réunions d’informations pour les
confrères et les assurés sociaux, pour qu’ils viennent
nous accompagner lors d’une nouvelle manifestation
prévue en novembre (date précise à déterminer). Le
tour de chauffe de cette semaine, a montré que
globalement, la population est intéressée par le
sujet, et nous soutient, contrairement à ce que disent
la plupart des médias. A ce propos, lisez cet
excellent article
de Economie-Matin, qui montre que certains
journalistes commencent à comprendre l’étendue des
conséquences de cette Loi.
- On apprend dans le même
temps, que 40
Centres de Santé sont en grande difficultés
financières en Ile de France, difficultés liées
notamment au tiers-payant, qui représente,
dit un responsable, 6 à 7 euros par acte. Mais MariSol
Touraine et François Hollande, venus fêter les 70 ans
de la Sécurité Sociale dans les locaux de la Mutualité
(tiens tiens, pourquoi à La Mutualité, d’ailleurs ?),
ne doivent pas avoir les mêmes sources d’informations,
puisqu’ils continuent à affirmer avec un grand sourire
que le tiers-payant sera simple, garanti, et n’aura
aucun impact sur l’indépendance des médecins. Ils y
veilleront. Ils peuvent tout aussi bien veiller à ce
qu’il fasse beau chaque année au défilé du 14 juillet.
- De toute façon, rien ne
les arrête dans leur démonstration de pouvoir
arbitraire. Je vous avais parlé la dernière fois de
notre Président
de la CARMF, légalement coopté par son CA (Conseil
d’Administration) puisqu’il lui est désormais interdit
d’être réélu. Eh bien,
le gouvernement vient de le suspendre, lui et le CA,
sans autre forme de procès. Autant écrire noir sur
blanc dans le décret « il est interdit à Gérard Maudrux
d’avoir un quelconque lien avec la CARMF ». La FMF
s’est bien-sûr insurgée
contre ce déni de démocratie, mais le fait
est là : nous n’avons plus de dirigeants à la CARMF !
En revanche, ça se passe mieux pour notre autre
institution, le
Conseil de l’Ordre. Il poursuit ses réunions
régionales en vue de réécrire la Loi de
Santé, et
il a ordonné la diffusion d’un spot
publicitaire pour démontrer la place
essentielle des médecins libéraux dans la société.
- Et puisqu’il faut
garder le sens de l’humour, voici le courrier
reçu par l’un de nos confrères : sa
CPAM lui réclame le remboursement de 211 114 euros,
montant qui correspondrait au paiement erroné d’1
consultation. Belle consultation ! Ca n’a
manifestement pas choqué le Directeur de signer un tel
courrier. On en rigole, mais dîtes bien à vos patients
que lorsqu’ils auront donné leur autorisation de
prélèvement des franchises pour accéder au
tiers-payant, la procédure sera automatisée, et leur
compte pourra être vidé en un seul clic malencontreux.
Voilà
pour cette semaine ; je vous souhaite un très bon
week-end.
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