Point Hebdo FMF 78 du 01-06-2014

Chers amis, – Tout d’abord, voici le lien sur les documents présentés lors du Colloque URPS IdF, que je vous avais résumé la semaine dernière (sur les cabinets de groupe en IdF). Ils sont en ligne depuis lundi ; vous y trouverez des chiffres plus précis que dans ma courte synthèse. – Ensuite, dans la série « Education thérapeutique par le pharmacien », voici le 2ème épisode. Après les patients sous AVK, arrivent les patients asthmatiques. Un avenant vient d’être signé, leur offrant (aux pharmaciens) un nouveau forfait de 40 euros par an pour éducation de l’asthme. Entendons-nous bien, la FMF n’a rien contre la rémunération d’un acte pharmaceutique, indépendant de la vente de boîtes de médicaments. Mais pourquoi le réserver aux pharmaciens ? Pour les médecins, est-il censé être compris dans le « packaging » Cs à 23/28 euros : consultation (pour2,3 motifs en moyenne en médecine générale), prévention, coordination avec les autres professionnels, ET éducation thérapeutique ? – Dans le même registre, mais en beaucoup profond, le Collectif des sages-femmes avait présenté des propositions, qui ont été rediscutées lors d’une réunion le 26 mai (sans les médecins). Vous remarquerez la progression. Dans le préambule (qu’elles appellent « préliminaires »), elles mettent en avant les différents rapports stipulant que le suivi d’une grossesse physiologique est de même qualité, chez la sage-femme ou chez le médecin. Bon, admettons. De là, on glisse vers leur légitimité dans « le parcours de soins des femmes », en général. La femme se résumerait-elle à ses organes gynécologiques, ou ont-elles la prétention de suivre les femmes dans leur globalité ? Et pour finir, la revendication est que la sage-femme soit présentée comme « le 1er recours médical, qui assure aux patients dépistage, diagnostic, orientation » !! Vous remarquerez qu’il n’y a plus de « e » à « patients ». Concrètement, certaines de leur demandes peuvent apparaître légitimes : entretien du 4ème mois, éducation à la santé sexuelle dans les établissements scolaires, bonus si exercice en zones défavorisées ; d’autres sont plus discutables : accès à l’IVG (médicamenteuse, je suppose ?), pas de liste restreinte sur le droit à la prescription du moment que le traitement entre dans le cadre de leur exercice (lequel devient très très large si on en croit les affirmations préliminaires) ; les dernières enfin sont clairement inacceptables : possibilté de prescrire des arrêts de travail pour grossesse pathologique (ce qui stipule qu’elles suivent aussi les grossesses pathologiques), consultation de prévention pour l’adolescent (là aussi, l’ado ne serait-il qu’un reproducteur en puissance ?). Ces revendications sont consternantes, parce qu’elles bloquent dès le départ toute discussion, alors qu’il existe un réel espace de travail commun, pour le bien de tous, sages-femmes, médecins, patientes. Apparemment, notre Ministre Marisol Touraine ne les a pas suivies d’où leur nouveau manifeste. – On revient sur la coordination des soins, avec une nouvelle réunion de négociations, le 28 mai à la CNAM. Le Directeur M. Van Roeckeghem, y a présenté un de ces diaporamas dont la CNAM a le secret. Là aussi, ça part plutôt bien, avec en têtes de chapitres, prévention, pathologies chroniques, éviter les ruptures de soins. Mais ensuite ça se gâte. On y découvre que les patients se verront offerts « de nouveaux services : vaccination, dépistage, éducation » ?? Car jusqu’à présent sans doute, aucun médecin ne proposait ces « services ». Ensuite, la coordination sera assurée par un infirmier, qui suivra des protocoles, de façon à « limiter les écarts de pratique ». Finis, ces médecins qui se permettent de prescrire en fonction de leur expérience, ou pire, du contexte de leur patient ! Question : pourquoi payer un infirmier ? Un ordinateur ferait très bien l’affaire. Enfin, la solution aux ruptures de soins se trouve dans les différents PRADO de la Sécu. Je rappelle ce que c’est : un employé Sécu vient à l’hôpital avant la sortie du patient et prend les différents RDV prévus dans LE protocole pour CETTE pathologie. Sans aucun lien avec quelque médecin que ce soit, hormis avec celui qui connaît le moins le patient : le spécialiste hospitalier. Quelques euros sont probablement prévus (mais on ne sait pas combien) ; ils n’iront que chez les professionnels de santé qui auront signé un contrat, ET qui auront réalisé les objectifs déterminés par la CNAM. A priori uniquement dans les Maisons de Santé Pluridisciplinaires (MSP). Ce qui est rassurant : les 85% autres médecins pourront continuer à travailler tranquillement avec leurs réseaux de soins habituels, sans protocoles. Mais sans financement pour la coordination, ce qui devient difficilement vivable avec un Cs bloqué à 23/28 euros. – Dernière minute, je ne résiste pas à l’envie de vous mettre tel quel le message que vient d’adresser notre Président Jean-Paul Hamon au Directeur de Cabinet de MS Touraine. Tout y est en quelques lignes, avec le ton caustique qui le caractérise. Gageons qu’après ça, il lui sera difficle de demander la Légion d’honneur ! – Et je ne peux pas finir ce Point Hebdo sans évoquer « l’affaire » concernant notre CPAM 78. Le Parisien vient de révéler de probables malversations au sein du Comité d’Entreprise (CE). Je tiens cependant à préciser que le CE est totalement indépendant de la Direction, et je ne doute pas de l’intégrité de l’équipe de M. Négaret. Je lui reprocherais au contraire une certaine rigidité, s’accommodant mal avec l’incertitude qui guide notre exercice. Je vous souhaite une très bonne semaine. N’oubliez pas votre cotisation FMF pour 2014, et de vous libérer pour venir à Marseille les 10 et 11 octobre (bulletin d’inscription prochainement en ligne).