Ne rejetons pas sur les libéraux la responsabilité du naufrage de la psychiatrie en France !

Nous avons découvert avec stupeur par la presse que monsieur Frédéric VALLETOUX, nouveau ministre délégué à la Santé a décidé de déclarer la guerre au secteur hospitalier privé.

Il souhaite apporter une réponse aux évènements tragiques survenus aux urgences psychiatriques du CHU de Toulouse et a immédiatement identifié les « coupables » de ces dysfonctionnements : il s’agit bien sûr des cliniques psychiatriques privées qui selon lui « ne coopèrent » pas avec le CHU et souligne que les urgences psychiatriques « reposent uniquement sur l’hôpital ».

Pire même, il a annoncé qu’il allait « conditionner les autorisations et les financements à la bonne coopération des acteurs, l’hôpital ne pouvant pas être le réceptacle de ce que les autres ne veulent pas faire ».

♦ La psychiatrie a toujours été le parent pauvre de la médecine ainsi qu’une discipline peu attractive : plus de 10 % des postes d’internes en psychiatrie ne sont pas pourvus chaque année.

Rappelons le bilan de monsieur VALLETOUX lorsqu’il a été président de la FHF (fédération hospitalière de France) durant 11 années : fermeture massive de lits dans le secteur de la santé mentale à l’hôpital public.

Comme admettre l’échec de son bilan ne semble pas possible pour le ministre délégué, il préfère taper sur le secteur libéral.

En fait les cliniques psychiatriques privées en France permettent à de nombreux patients de bénéficier d’une hospitalisation.

♦ Les « exigences » de monsieur VALLETOUX nous apprennent surtout qu’il ignore tout de l’organisation de la psychiatrie en France :

  • Les patients qui consultent en urgence pour des motifs tels que des idées suicidaires, une décompensation délirante ou des troubles du comportement ne sont orientés que vers les urgences psychiatriques d’un CHU (seuls lieux où les locaux et le nombre de soignants sont adaptés).

De plus, aucune clinique psychiatrique ne dispose d’un psychiatre présent sur place 24h/24 et les astreintes téléphoniques sont faites bénévolement par les libéraux. La FMF attend toujours une réponse de l’Assurance Maladie à sa demande réitérée de rémunération de ces astreintes.

  • En fait, il semble oublier que l’hospitalisation des patients sous contrainte ne peut se faire que dans des services autorisés. Le secteur privé est basé essentiellement sur l’hospitalisation libre et les locaux des établissements ne sont construits qu’en fonction des seules autorisations qu’ils ont obtenu des ARS.

Enfin, la loi interdit formellement toute mesure d’isolement ou de contention dans un service d’hospitalisation libre rendant impossible la gestion des patients dangereux en clinique.

♦ Le secteur privé aujourd’hui prend toute sa part dans la prise en charge des patients psychiatriques.

Nous appelons notre ministre délégué à la raison. Les attaques permanentes contre le secteur libéral doivent cesser !

Contact presse
Dr Florian COROMINES
Psychiatre libéral exerçant en établissement privé à Nice
Vice-président FMF spécialiste
07 84 54 97 62