Les comptes s’améliorent mais tout le monde constate la dégradation de notre sytème de santé avec une désertification médicale qui s’étend, un personnel hospitalier en souffrance.
Le malaise des urgences est le reflet de cette dégradation.
Il faut une vraie réforme et le plan santé 2022 ne règlera malheureusement pas le problème.
Il fallait certes augmenter le numerus clausus mais la France sera un désert dans 10 ans si on s’en contente.
je vous avais proposé ici même l’an dernier de mettre la dette hospitalière dans la CADES dont nous aurions retardé le remboursement 2 ans plus tard en 2026. Je constate qu’il est toujours prévu de rembourser la dette en 2024.
Cette proposition est toujours à l’ordre du jour car il faut faire cesser la concurrence délétère entre la ville et l’hôpital et faire en sorte, comme disait jean marc Ayrault à Grenoble qu’olivier Veran connait bien, que l’Hôpital ne fasse plus ce qui peut être fait en ville
Il faut instaurer une régulation de l’accès aux urgences et à l’hôpital. C’est une chose possible si on pense qu’au Danemark les patients ne vont aux urgences qu’en ambulance.
Il faut donner les moyens à la médecine de ville de réguler les soins non programmés, de les prendre en charge et éviter ainsi les 10 millions de passage aux urgences qui n’ont rien à y faire. Cette organisation couterait 450 millions à rapprocher des 3 milliards que coûtent les 10 millions de passage injustifiés aux urgences .
Vous avez parlé, madame la ministre de défiscalisation des heures supplémentaires .et il serait bon que les actes effectués en garde soit défiscalisés ou continuent de l’être sans être à la merci d’un zonage à géométrie variable qui fait par exemple que des territoires comme Compiègne ou Belle ile en mer ne bénéficient plus de cette exonération décourageant ainsi les bonnes volontés .
Il faut une organisation territoriale mais qui ne doit pas être la suradministration proposée dans les textes sur les CPTS
Il faut du personnel dans les cabinets de médecine libérale pour accueillir correctement les patients et faire découvrir aux internes l’exercice libéral afin qu’ils n’aient plus peur de s’installer . Nous avons réclamé ces assistants médicaux mais pas l’augmentation de productivité qui est imposée ni l’obligation de participer à une organisation territoriale hyperadministrée.
Les médecins libéraux ont conscience de la nécessité d’organisation territoriale, les français ont besoin d’une prise en charge dans un délai adapté des soins non programmés dans toutes les spécialités.
il faut cependant, madame la ministre, calmer les maniaques de la protocolisation. Je vous fait grâce de la liste des obligations des équipes de soins primaires qui font douter de la possibilité d’avoir le temps d’examiner un patient.
Il faut suivre la proposition sénatoriale d’exonérer de charges sociales pendant 5 ans à compter de l’obtention du diplôme.
Il faut inciter les internes à effectuer leur stage en zone prioritaire en leur accordant une prime mensuelle équivalente au CESP ce qui leur permettrait une rémunération de 12€ de l’heure qui, après 8 ou 9 ans d’études, est loin d’être scandaleuse .
Vous allez certainement bientôt entendre l’exaspération des médecins libéraux lors des signatures ou non des avenants conventionnels concernant les CPTS et les assistants médicaux mais ne doutez pas un instant de notre volonté de trouver ensemble et rapidement des solutions pour sortir notre système de santé de son marasme actuel.