L’Elysée est sur une autre planète

Paris le 9 janvier 2023

La FMF a pris acte sans surprise de l’ignorance et du mépris du monde libéral exprimés par notre Président de la République lors de ses vœux au monde de la santé.

Alors que la médecine libérale prend en charge plus de 80% des soins en France, moins de 20% de l’allocution y ont été consacrés. Nous avons eu droit à une leçon de morale, car selon notre Président, les médecins libéraux ne feraient plus de gardes, ne prendraient plus de nouveaux patients et mettraient trop de temps pour manger le midi alors qu’ils pourraient consulter entre midi et deux (de nombreux médecins ne mangent pas le midi !).

L’esclavage est aboli en France et dans le monde depuis longtemps.

Les médecins libéraux travaillent en moyenne 55 à 60 h par semaine hors garde et n’ont pas de repos compensateur. Ces heures étant de plus en plus consacrées à de l’administratif que nous voulons déléguer à du personnel ou supprimer pour gagner en temps de soins (curatifs et préventifs)

La FMF rappelle sa demande de rémunération au tarif européen de tous les actes médicaux afin que chaque médecin puisse avoir 2 équivalents « temps plein salarié », des locaux idoines et non des subventions non pérennes. Nous ne voulons pas être comme les agriculteurs qui nourrissent la France et qui dépérissent.

Donner la médecine à des officiers de santé BAC +5, des équipes traitantes, c’est faire disparaitre le parcours de soin. C’est faire une médecine de moindre qualité et supprimer le rôle primordial du médecin qui lui seul peut faire un diagnostic médical et établir une prise en charge adapté à chaque patient.

Le médecin traitant ne doit pas être vu comme un médecin que l’on trait mais comme le maillon le plus important de la médecine.

Les spécialistes libéraux autres que ceux de médecine générale, sont totalement oubliés sauf pour faire la PDSE (Permanence De Soins en Etablissement) et récupérer les patients dans les lits des établissements privés en sortie des urgences hospitalières.

Il faut arrêter de voir la médecine à travers le prisme hospitalier des urgences.

La médecine libérale n’est pas uniquement l’amont et l’avant des urgences hospitalières mais le pan de la médecine française le plus consulté, le moins onéreux et le plus proche individuellement de tous les patients.