Il faut bien l’avouer les essais cliniques français concernant COVID sont un flop complet .
Tout d’abord nos grands infectiologues n’ont jamais cru à l’arrivée de la pandémie en France. Et puis mi-mars il a bien fallu s’y résoudre, l’épidémie était là. Bien sûr les infectiologues avaient le secret espoir qu’un des nombreux antivirus qu’ils utilisent pour le VIH, Ebola, les hépatites allait s’avérer efficace à la grande joie de l’industrie. Et c’est à ce moment là qu’un original, le professeur Raoult, affirme avoir les preuves de l’efficacité de l’hydroxychloroquine, un médicament qui n’a plus de licence et qui coûte 5€ la boite, associé à l’azithromycine.
Trop c’est trop ! On allait voir ce qu’on allait voir. Dans un premier temps il a fallu aider Raoult à se discréditer, puis dénoncer l’hydroxychloroquine qui serait pire qu’un poison.
Ensuite lancer de vraies études cliniques randomisées en double aveugle faites dans les plus grands services universitaires. L’étude Discovery, européenne en plus, venait de naître !
Mais à ce moment on n’avait pas encore bien compris que la maladie évolue en plusieurs phases.
Une première phase, l’infection virale, souvent bénigne et dans laquelle les antiviraux auraient pu être utiles aux patients, mais pendant laquelle ils n’étaient pas hospitalisés. Durant cette période, les patients sont pris en charge par médecin de ville. L’étude de ces molécules hospitalière n’était-elle pas possible en ville ? On était en droit d’attendre un relais des sociétés savantes de médecine générale à la mise en place de recherche thérapeutique en ambulatoire. Il n’en sera rien, à part rappeler aux généralistes de ne jamais prescrire d’hydroxychloroquine, on ne verra rien ! Même pas un petit essai sur l’intérêt de la prescription précoce de tel ou tel antibiotique ou de telle ou telle molécule ou de la mise en place de l’oxygénothérapie précoce à domicile.
Une deuxième phase marquée par un syndrome de détresse respiratoire avec des foyers infectieux et des complications vasculaires dans laquelle la gravité semblait plus venir d’un orage de cytokines et d’un état inflammatoire sévère que de l’infection virale. Les patients alors hospitalisés présentaient tous cette deuxième phase de la maladie pour laquelle les molécules incluses dans l’essai Discovery se sont montrées rapidement peu efficaces. Nos partenaire européens semblaient avoir compris cette contradiction en incluant peu de patients. Donc, du fait de ce petit nombre de patients inclus l’étude Discovery était morte !
Et il y a le troisième aspect, non le moindre, celui de la prévention. En dehors des EPI (équipements de protections individuels),existe-t-il une molécule qui protégerait les soignants ? Et là on apprend que l’AP-HP lance l’étude PREP COVID qui va surveiller 900 soignants non infectés (si elle en trouve assez !). 300 seront sous hydroxychloroquine, 300 sous azithromycine et 300 sous placébo. L’étude a débuté le 14 avril et doit durer 40 jours. Et revoilà l’hydroxychloroquine qui revient sur scène !