La Médecine Libérale «En Marche»… ?

La FMF se félicite qu’à l’issue du premier tour de l’élection présidentielle on s’éloigne du dogmatisme qui a présidé la politique de ces quatre dernières années.
La FMF est un syndicat réformiste et s’est engagée, par sa signature de la convention, dans cette voie.

La FMF attend un pragmatisme du futur Président de la République et de son ministre de la santé, qu’elle invite à son congrès de Marseille du 8 au 10 juin 2017.

Les structures médicales libérales sont de véritables entreprises de proximité, au service de la population, qu’elles soient isolées ou regroupées en maisons et pôles de santé, en centres de consultation de spécialistes, sur les plateaux techniques, dans les établissements de santé. Elles ont besoin d’une clarification du paysage politique sur leur mission, clarification que n’ont pas donné les lois Bachelot et Touraine.

Elles travaillent en réseaux, souvent informels mais bien réels, de professionnels de santé dans leurs territoires. Elles ne sont pas des start-up appelées à grossir, à se concentrer, et à se vendre à des fonds de pension. Ce sont des entreprises contribuant à l’aménagement du territoire, pourvu qu’on leur en donne les moyens et la liberté d’entreprendre, et sont source d’emplois directs et indirects !
Ce sont des entreprises modernes mettant en pratique les progrès techniques médicaux, mais aussi les progrès issus de nouvelles technologies, pourvu qu’on leur laisse les capacités d’investir, qu’on ne les bride pas par une politique administrative tatillonne, chronophage et sclérosante.

La FMF souhaite qu’enfin la politique gouvernementale accompagne l’évolution nécessaire de cette pratique moderne de médecine libérale générale et spécialisée du XXIe siècle. Déjà 17 ans de perdus…
Peut-on encore continuer à perdre du temps ?

La FMF attend un véritable engagement sur les chantiers de la Médecine du XXIe siècle qui ne laisse pas sur le bord de la route cette médecine de proximité de 1er et de 2e recours que réalise la médecine libérale avec :

  • Une évolution conventionnelle sur des rémunérations adaptées aux différentes situations cliniques simples ou complexes, urgentes ou différées, aiguës ou chroniques, et correspondant aux réalités de la pratique.
  • Une évolution du coût de la pratique, en particulier technique, qui suive l’évolution des coûts réels et permette le renouvellement matériel et humain.
  • Une politique promotionnelle globale stimulante pour l’attractivité de l’installation libérale, qui serait plus efficace que des primes d’installation dans des déserts médicaux (qu’on entretient par ailleurs…?)
  • Un accès à l’innovation plus rapide plus souple et aux coûts révisables
  • Une télémédecine (télé-consultation, télé-expertise) ouverte à toutes les spécialités, médecine générale incluse, et non limitée à certaines.
  • Un arrêt de cette pseudo rémunération sur objectif de santé publique qui a montré ses limites de mise en œuvre, en particulier en spécialité.
  • Une mise en place d’un véritable forfait structure, au niveau des NMR, permettant une réelle structuration et une réelle coordination interprofessionnelle.
  • Un arrêt de cette politique d’extériorisation des hôpitaux au détriment de la Médecine Libérale, en particulier spécialisée.
  • L’abandon d’un TPG qui augmentera les charges administratives des entreprises libérales que sont les cabinets médicaux.

La FMF rappelle que les médecins libéraux, contrairement aux dires de certains dans cette campagne, ne sont pas avides d’une rémunération, mais souhaitent avoir les moyens humains, techniques et matériels modernes, ainsi que les moyens financiers qui permettent de maintenir la qualité de soins pour leurs patients.
La FMF souhaite que les médecins libéraux retrouvent une confiance dans une politique de la Santé qui ne les stigmatise plus, mais les accompagne au service de la population, en complémentarité et non en opposition de la politique hospitalière.

La FMF souhaite que la politique future de la Santé soit vraiment « En Marche » en ce début de XXIe siècle avec les médecins libéraux, et non contre les médecins libéraux.