Des polémiques continuent en France concernant l ‘utilité de la vaccination de la grippe H1N1, ainsi que des risques de cette vaccination, du fait des adjuvants , qualifiés un jour d ‘indispensables en cas de mutation du virus, pour être abandonnés dès le lendemain chez les enfants de moins de dix ans, sans aucune explication.
Nous commençons ,alors que nous approchons du pic pandémique, à voir les experts faire volte face sans mea culpa ; on nous annonçait 50000 décès en France, les chiffres ne nous permettent même pas de mettre en valeur le bénéfice de la vaccination versus le risque du transport pour s’y rendre pour un patient en bonne santé (2000 morts sur les routes depuis le début de cette pandémie).
Notre ministre des sports , bien naturellement, organise une vaccination dans des gymnases, qui promet de se prolonger encore six mois grâce au renfort de chômeurs de longue durée, alors que pour Noël cette épidémie devrait être globalement passée.
Tout ceci ne pourrait finalement amener que quelques polémiques et critiques, concernant l’inexpérience, la longueur des files d attentes, la militarisation de la santé publique et l ’emploi de mesures privatives de liberté (réquisitions) , la dépense hallucinante soumise au diktats d experts qui ne cachent pas leurs liens avec l industrie, l’indécence de cette dépense au regard des 6000 morts quotidiens du paludisme, ou des 200000 morts hebdomadaires en pédiatrie par non accès au soin ; ou plus près de nous la nécessité de priorisation des actions de santé publique.
Mais il y a plus grave : une partie de la population a été laissée sciemment de coté, la population la plus à risque médical dans le cadre de cette grippe : une majorité de patients institutionnalisés ou très dépendants à domicile, à mobilité réduite en raison d’un handicap ou d’une maladie grave ne sera pas vaccinée.
Rappelons ici qu’une étude rétrospective a démontré qu’aux États Unis, la majorité des décès en pédiatrie concerne des enfants qui présentent un déficit neurocognitif.
Malgré nos demandes répétées, nous n ‘avons pas obtenu le droit de vacciner cette population ; et avons été insultés en retour par M. Chérèque qui plébiscite semble t- il la façon nouvelle de pratiquer la santé publique en France.
Priver volontairement la partie la plus fragile de la population de l’accès au soin relève d’un mécanisme d’apartheid, et rappelle des temps que l’on pensait révolus.
Il est maintenant trop tard, l’acquisition d’une protection vaccinale demandant trois semaines, la pandémie sera passée.
Sur un plan éthique, une commission d’enquête parlementaire semble indispensable.
L’exclusion des médecins généralistes a de fait exclu la population la plus fragile de cette vaccination. On mesure aujourd’hui l’effet qu’aurait eu une grippe H5N1 : l’élimination des patients les plus fragiles, en raison de la mise en place d un apartheid vaccinal.
Pendant ce temps, les affaires continuent, les patients en bonne santé remplissent les vaccinodromes, sans que l ‘on sache si c est vraiment utile ; de leur nombre dépend la carrière d un ministre, c’est dire si celà mérite l’entretien d’un climat de terreur.
Dr Y Le Flohic
Médecin généraliste