J’aime la médecine générale

J’étais un peu pensive ces derniers temps, je fais un travail sur moi même pour voir le côté positif des choses et j’aime mon métier !

Trop souvent critiquée et dévaluée par nos chefs durant notre cursus, la médecine générale reste au cœur de la santé en France. Un chef m’a dit un jour : « Stéphanie veut faire de la médecine générale, parce que c’est une fainéante. » En tant que jeune externe, je n’avais pas eu le cran et l’envie de lui répondre. Ça aurait fini par un dialogue de sourds. Et pourtant, nos chefs sont les premiers à dire aux patients :
« Vous verrez avec votre médecin traitant. ».

Alors, je le dis haut et fort, j’aime la médecine générale ! Nous avons l’occasion de soigner des patients de tous âges avec une grande richesse de symptômes. À nous de faire le tri, c’est une stimulation intellectuelle quotidienne. Nous avons l’occasion de nous améliorer dans les domaines qui nous intéressent comme la pédiatrie, la gynécologie, la médecine du sport, la diabétologie, la nutrition, l’ostéopathie, l’homéopathie, l’échographie… Nous pouvons aussi pratiquer quelques gestes techniques à l’occasion, entre les sutures, les infiltrations, les poses de stérilets, la confection d’orthèses, les incisions d’abcès, les extractions de corps étrangers… il n’y a plus qu’à se former !

Nous sommes en première ligne ; les urgences, les diagnostics graves, l’accompagnement, le suivi… tout ou presque passe par le généraliste. Nous pouvons avoir la même fierté que nos confrères hospitaliers et spécialistes libéraux pour avoir sauvé des vies, avoir eu le bon diagnostic ou le bon traitement. La plupart des patients nous sont reconnaissants et placent une grande confiance en nous et notre jugement.

Les conditions d’exercice sont de plus en plus difficiles. La demande ne fait que croître, les exigences des patients sont de plus en plus fortes, la médecine devient pointue mais également procédurière. La coordination avec l’hôpital est de plus en plus problématique. Combien d’entre nous sommes restés au téléphone, baladés de service en service pour au final tomber sur une sonnerie dans le vide. L’erreur devient impardonnable mais le retard de prise en charge aussi. Les passages aux urgences deviennent nécessaires, la tension hospitalière est aussi palpable en libéral. Nous sommes amenés à traiter des patients instables en ambulatoire, avec le stress que cela engendre. Merci aux paramédicaux pour leur aide !

Nos autorités cherchent de plus en plus à nous museler et nous imposer leurs règles. Alors je dis STOP ! Nous sommes très polyvalents, mais entre l’administratif, la sécu, la médecine, la coordination et la gestion de nos cabinet, nous ne pouvons plus supporter de contraintes supplémentaires.

Malgré tout ça, j’aime mon métier. Nous faisons partie de la famille de nos patients. Lorsque le COVID s’est emparé de mes poumons, ma si grande famille s’est inquiétée pour moi et leurs marques de soutien m’ont beaucoup touchée. Maintenant remise sur pied, je réponds PRÉSENT pour continuer à les soigner et à les soutenir dans toutes les phases de leurs vies.

Vive la médecine générale libre.