Décret 2016-1381 sur l’opticien-lunetier : Soutien et Vigilance du SNOF

Décret 2016-1381 sur l’opticien-lunetier :
les ophtalmologistes (SNOF) saluent un décret qui devrait améliorer le circuit de renouvellement des équipements optiques et les coopérations avec les opticiens, mais maintiennent leur vigilance.

Thierry Bour, Président du SNOF (Syndicat des ophtalmologistes de France) :
« Ce décret va participer à la résolution du problème des délais de délivrance des équipements optiques, à condition que son cadre et ses contraintes soient respectés dans l’intérêt du patient. Nous tenions particulièrement au retour d’information vers l’ophtalmologiste, rendu obligatoire par le décret, en cas de modification apportée par l’opticien. Nous regrettons cependant la possibilité donnée aux opticiens de faire de la publicité sur leur capacité à pratiquer la réfraction oculaire, cet acte médical n’ayant pas à être l’objet d’une démarche commerciale. »


Paris le 17 octobre 2016 – Suite à la publication au Journal Officiel du décret 2016-1381 du 12 octobre 2016 sur les « conditions de délivrance de verres correcteurs ou de lentilles de contact oculaire correctrices », les ophtalmologistes considèrent qu’il va dans le bon sens en ce qui concerne les délais de délivrance des équipements optiques. Il complète les dispositions de 2007 encadrant le renouvellement des verres correcteurs par les opticiens-lunetiers en y ajoutant les lentilles de contact correctrices. Ce décret et la loi instaurent un parcours sécurisé pour les lunettes et les lentilles de contact, encadré par des dispositions pénales, tout en introduisant plus de souplesse pour le renouvellement. Toutefois, l’ophtalmologiste peut s’opposer ou limiter le renouvellement en cas de nécessité médicale lié à l’état du patient.


Désormais, si le patient a moins de 16 ans, la durée de validité des ordonnances est fixée à un an.Au-delà de 16 ans, la durée est de trois ans ; exception faite pour les lunettes, si le patient a entre 16 et 42 ans, la durée de l’ordonnance peut, dans ce cas, aller jusqu’à 5 ans.


Le renouvellement est facilité mais reste sécurisé pour le patient. Thierry Bour, Président du SNOF explique : « En cas de modification de prescription apportée directement par l’opticien, possible dans certains cas, le retour d’information vers l’ophtalmologiste est désormais obligatoire et cela était très important pour nous ». La première délivrance de verres multifocaux, progressifs, reste soumise à prescription médicale de l’ophtalmologiste.


Les ophtalmologistes prennent acte de la possibilité pour les opticiens, dans des circonstances exceptionnelles, de renouveler sans ordonnance des lunettes en cas de perte ou de casse. « Nous serons vigilants sur le respect des conditions s’imposant aux opticiens. L’urgence doit être réelle : l’absence d’équipement de remplacement, sans possibilité de voir un ophtalmologiste par exemple. Le retour d’information vers le médecin et la tenue d’un registre sont indispensables. »


Et de poursuivre : « Nous nous félicitons du maintien de la possibilité de s’opposer, dans l’intérêt des patients, au renouvellement par l’opticien des lunettes et des lentilles de contact ». A cet égard, les ophtalmologistes rappellent la nécessité d’un examen oculaire médical régulier de la population pour dépister et prendre en charge les pathologies oculaires accompagnant les évolutions réfractives des patients. En effet, des pathologies comme la cataracte et le diabète, pouvant induire des modifications de la vue et de la correction optique, sont fréquentes. Les ophtalmologistes souhaitent insister sur l’importance de maladies oculaires silencieuses, sans signe perceptible par le patient ou par l’opticien, tels le Glaucome et la DMLA aux premiers stades. C’est pour cela que pour Thierry Bour : « les étapes et prescriptions médicales instaurées par ce décret doivent être effectuées par des médecins compétents en la matière pour éviter les pertes de chance pour les patients ».


Seul bémol, « nous regrettons la possibilité donnée aux opticiens de faire de la publicité sur leur capacité à pratiquer la réfraction oculaire, cet acte médical n’a pas à être l’objet d’une démarche commerciale, une information standardisée comme celle prévue par la Haute Autorité de Santé en 2011 est suffisante » conclut Thierry Bour.

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