Avenant assistants médicaux et convention CPTS : Oui ou Non ?

Dans la stratégie d’adhésion à la Convention, il s’agissait de mener une politique de combat et de refuser des accords sibyllins d’avenants « fourre-tout », abandons de la souveraineté médicale qu’est l’exercice libéral au sens littéral du terme et non pas qu’économique.
Souveraineté médicale : application libre de la connaissance scientifique médicale adaptée au patient, pour la meilleure prise en charge possible.

Le rôle d’un syndicat est aussi de défendre les conditions d’exercice et la rémunération de ces mandants que sont les médecins libéraux, généraliste comme spécialistes.
Peut-on dire que ces textes, que notre adhésion à la Convention, répondent à ces conditions ? Pas vraiment !

Ces textes apportent des contraintes à ceux qui souhaitent s’engager dans les CTPS, CPTS devenues des instruments de régulation, de contraintes supplémentaires, pour les libéraux. 
Des conditions restrictives empêchant tout médecin qui le souhaite d’accéder à une aide -non pérenne- d’embauche d’assistants médicaux, car le médecin libéral en a besoin et, qu’économiquement parlant, il juge assumer cette charge au-delà de la subvention initiale.

Nous demandons un plan Marshall pour la médecine libérale, pas un gosplan de planification centralisée !

Les conditions d’exercice sont plus libérales dans le salariat hospitalier, dans le remplacement forain… Nos jeunes confères l’ont compris !
Nous sommes à une période historique, où la demande en Médecine libérale est forte, pour renouveler les générations.
Nous sommes théoriquement en position de force pour obtenir une revalorisation attractive de nos exercices.
Les syndicats Québécois, dans une situation identique, ont obtenu des revalorisations beaucoup plus significatives (cf article joint) …

Le pouvoir politique, les caisses, le savent bien. 
Mais ils connaissent nos faiblesses, nos divisions inter-syndicales, voire les entretiennent avec invitation de syndicats de jeunes médecins, d’internes (sans aucune représentativité libérale) à la table des négociations, au Ministère…

  • J’ai bien vu la photo en début de négociation des « syndicat de jeunes » entourant la Ministre de la Santé, mais pas l’équivalent avec les syndicats représentatifs des médecins libéraux …). Politique bien connue : diviser pour régner !
  • J’ai bien vu la composition de la commission Aubert qui sert de base de réflexion sur notre avenir, composée que de technocrate de la Santé , ces même technocrates qui ont conduit à ce résultat de politique de déserts médicaux, de difficultés d’accès aux soins de concitoyens (qui ne sont pas dues qu’aux dépassement d’honoraires, voyez la difficulté d’accès en MG, très majoritairement en Secteur 1…) . 


Politique dont on voudrait nous faire les boucs émissaires pour nous pousser à travailler plus pour gagner moins, alors que nous travaillons déjà plus que la moyenne des médecins salariés, sans aucun avantage de repos de garde, de RTT, de primes, d’absence d’investissement financier, de charges (personnel, RCP, loyer, etc), de retraite, …
Politique que dénoncent les économistes de la Santé ouverts à la Médecine Libérale, comme on peut le lire dans les différents billets de Fréderic Bizard.

Les politiques et la Caisse veulent profiter de nos faiblesses syndicales pour imposer des contraintes d’exercice « régulé », mal payé, et tuer dans l’oeuf un mouvement revendicatif fort, une pression de revalorisation conséquente de nos actes, sans contrainte, car ils savent bien que de qui est rare va devenir cher !

De plus, monsieur Revel a un intérêt personnel à obtenir une signature ce ces textes : étant sur la sortie de son mandat, il souhaite partir avec un « bon bilan », politiquement « banquable », même si c’est au détriment de l’avenir de la Médecine Libérale.

Doit-on aussi le soutenir ? Et pour quel service rendu à notre syndicat ?
Devons-nous être complices de cette mascarade de négociation, de cette mise au pas ?
Ou devons-nous défendre l’avenir de la Médecine Libérale ?

Pour moi, il n’y a pas photo : c’est NON à ces deux textes !

Bon vote !

Dr Benoit FEGER