Après le discours du Premier Ministre, le flou a remplacé le brouillard et l’inquiétude augmente !

Le Premier Ministre n’a pas été rassurant : il n’a toujours pas apporté d’élément chiffré, et en particulier aucune réponse à nos demandes de projections actuarielles globales, seules à même de garantir le paiement des droits acquis.

Il a repoussé en apparence la réforme à plus tard, mais elle s’appliquera finalement dès 2022 et non en 2025 comme prévu précédemment, afin de la rendre irréversible. De plus la bascule autour de la génération 1975 chamboule les perspectives précédentes car ce choix devrait amener à la création de deux catégories de futurs retraités et de deux catégories de retraités. En effet ceux nés avant 1975 poursuivraient dans les régimes actuels tandis que ceux nés à partir de 1975 intégreraient toute ou partie de leur carrière dans le RU. Cela pose de nombreuses questions, notamment sur l’équilibre financier et le financement des allocations futures dans les régimes actuels, régimes équilibrés gérés aujourd’hui par la CARMF et les autres caisses autonomes avec des taux de cotisations égaux pour tous les cotisants. En raison de leur extinction progressive ces régimes deviendront de plus en plus RU-dépendants au fil des ans, alors qui les gèrera et comment la valeur de leur point de service évoluera-t-elle ? Toutes les générations deviennent ainsi hautement concernées par la réforme.

Face à toutes ces questions d’importance majeure la FMF se joint à la CARMF dans sa demande d’un audit indépendant sur sa gestion et sur les projections qu’elle a faites, ainsi que sur les projections gouvernementales.

Après cette prise de parole du Premier Ministre les incertitudes demeurent et se multiplient, et l’inquiétude grandit car la réforme reste en l’état pénalisante (baisse des retraites, disparition de la CARMF, portion congrue dans la gouvernance du régime universel, effets incertains sur le contrat conventionnel, …) et donc inacceptable pour les médecins libéraux. Les questions ne manqueront pas lors de la réunion du 7 janvier 2020.

Docteur Olivier PETIT
En charge du dossier retraite à la Fédération des Médecins de France