Appel à l’unité et à la rupture : Pour une médecine générale debout

Il arrive un moment où continuer à discuter revient à cautionner. Nous y sommes.

Depuis des mois, la FMF a participé de bonne foi aux échanges sur la mise en œuvre de la quatrième année du DES de médecine générale. Nous avons proposé, alerté, expliqué. Mais la négociation a cessé d’être un espace de construction : elle est devenue un théâtre d’ombres où les décisions se prennent ailleurs, avant, et malgré nous.

Aujourd’hui, le gouvernement, la CNAM, le ministère et une partie du Parlement orchestrent une remise en cause systématique de notre profession : Par le PLFSS 2026, Par une proposition de loi sur la fraude sociale et fiscale, qui assimile les médecins à des fraudeurs potentiels plutôt qu’à des soignants responsables, Par la baisse unilatérale des honoraires des radiologues, qui n’est pas un épisode isolé, mais un signal envoyé à toute la profession : “Vous êtes coûteux, donc suspects.”

Partout, la même logique : contrôler, contraindre, punir.
Jamais : écouter, comprendre, construire.

Cette réforme de la quatrième année ne vise plus à former des médecins, mais à transformer les médecins généralistes en sous-traitants d’un système centralisé.
Les maîtres de stage perdent leur autonomie, les futurs praticiens leur liberté et les patients leur avenir.

La FMF a donc décidé, en conscience, de suspendre toute participation aux négociations sur cette réforme. Parce que discuter encore serait mentir à nos étudiants, trahir nos maîtres de stage, et cautionner la lente disparition de la médecine libérale.
 
La FMF appelle toutes les organisations syndicales à faire de même. Non pas par esprit de rupture, mais par fidélité à ce que nous sommes : des médecins libres, responsables et solidaires.
 
L’heure n’est plus à la nuance.
Les Médecins font face à une offensive globale contre leur profession :

  •  L’administration qui les infantilise.
  • Le législateur qui les soupçonne.
  • Les tutelles qui les épuisent.

À force de “concertations” sans conséquences, nous avons laissé s’installer l’illusion du dialogue. Mais il n’y a plus de dialogue possible quand les décisions sont déjà écrites, les textes déjà bouclés, les budgets déjà verrouillés.

Alors oui, il est temps de dire non.
Un non lucide, digne, argumenté.
Un non pour préserver le sens du soin et la vérité du métier.
Un non qui soit le préalable à un oui collectif, lorsque le respect, la confiance et la loyauté reviendront à la table.

La FMF appelle donc solennellement :

  • Le CNGE, ReAGJIR, le SML, la CSMF, MG France, Jeunes Médecins, l’Isnar IMG, l‘ISNI, Le CMG ……et toutes les forces syndicales et universitaires à refuser ce simulacre de coconstruction.
  • À se tenir unis dans la dignité : aucun de nous ne pourra défendre seul ce qui nous dépasse tous. 
  • À faire front commun pour restaurer un véritable cadre de confiance et redonner sens à la formation et à notre exercice quel qu’il soit.

Il ne s’agit plus d’un dossier universitaire. Il s’agit de l’avenir d’une profession que l’on voudrait soumise, et qui choisit de rester debout.

Nous ne voulons pas la révolte pour elle-même.
Mais quand le dialogue devient monologue, la rupture n’est plus un choix : c’est un devoir moral.

Nous ne quitterons pas la table.
Nous la redresserons ensemble.

La FMF-Gé
Pour la liberté de soigner.
Pour la dignité d’enseigner.
Pour la vérité de la médecine générale.