Il est nettement plus facile de faire un 49-3 pour faire passer la loi sur la retraite que pour contraindre le Covid-19 à rentrer à la niche ! Reconnaissons que ce n'est pas facile et que de nombreuses incertitudes compliquent la gestion du dossier. Mais se retrouver sans masques, sans solutés hydro-alcooliques, sans blouses et sans lunettes de protection est simplement impensable. Et pourtant, c'est la réalité. Ils vont nous faire regretter Bachelot ! Les seuls masques qui nous restent sont ceux des prévoyants qui n'aiment pas jeter, même après péremption, et qui en ont gardé en 2009. Dans le Guide méthodologique Covid 19 du 20 février, nos autorités ont tout prévu. Elles détaillent l'attitude du médecin généraliste confronté aux patients. Lorsqu'on compare ces préconisations à la réalité, on a juste envie de faire comme les belges : pas besoin de gouvernement. Supprimons Ministère, HAS, ARS et autres Coreb ou Eprus ! On ne s'en portera que mieux ! Admettons que ce guide date un peu. Mais le constat fait au premier jour par tous les libéraux reste de mise : ils ne savent pas qu'ils ont 110 000 médecins libéraux dont 60 000 généralistes sur le territoire qui ne demandent qu'à soigner, pourvu que ce soit possible. Ce Zapping essaie d'aborder les sujets par thème, il sera bien sûr périmé dès sa parution vu l'évolutivité de la situation. Pour faire le point, excellent papier d'Aurélie Haroche dans le JIM pour résumer la situation Covid en analysant, citant et renvoyant vers différents blogs de médecins ou autres internautes intéressés et intéressants : "Masques démasqués, numéro vert inutile, mise en scène politique : en attendant le stade 3" (le même en PDF) Le ministère communique "Coronavirus, informations aux professionnels de santé". On va dire que dans ce cas, communiquer est un bien grand mot car il faut chercher pour avoir des informations pratiques autres qu"appeler le 15" qui, de l'expérience générale, est parfaitement débordé. Ce qui est sûr, c'est qu'il y a des endroits où on peut se considérer en phase 3 de l'épidémie comme à Mulhouse. C'est finalement les médecins de terrain qui nous apportent les meilleures informations, et par la presse locale en plus. On lira vraiment avec intérêt deux témoignages : celui du Dr Petterschmitt, testé positif au Covid (il fait partie des pentecôtistes à l'origine d'une dissémination large). Il décrit très bien ce que ça représente cliniquement pour un patient qui n'a pas la malchance de compliquer et socialement pour un médecin généraliste libéral. Et le témoignage du Dr Vogt qui a décrit le situation mulhousienne sans mâcher ses mots (phase 3 quoiqu'on en dise dans ce secteur) et là encore, en dédramatisant ! En conclusion : le Covid ressemble à la grippe. Il met en réa et tue plus de patients que la grippe, en général plutôt fragiles, mais vu la contagiosité, il est difficile d'y échapper. Peu de patients graves parmi beaucoup de malades, ça risque de dépasser les capacités des soins intensifs. Aux autorités d'organiser la limitation des rencontres qui disséminent pour retarder l'épidémie, aux médecins de faire leur travail en veillant à limiter la contagion. Les patients peu symptomatiques peuvent être vus en téléconsultation. Mais les médecins libéraux en ont vraiment assez d'être la cinquième roue du carrosse : là, vu la manière dont ça a été géré, on peut rêver à une prise de conscience à venir de la maltraitance que nous supportons. Mais rien n'est moins sûr. |
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