Point Hebdo FMF du 22-02-2015


dimanche 
22 février 2015


Chers
amis,

  • Les
    vacances sont là pour beaucoup,
    mais
    les médecins libéraux sont très occupés à confectionner
    slogans et banderoles, en vue de la
    grande manifestation du 15 mars.
    Initiée par
    les internes, reprise aussitôt par les syndicats de
    médecins libéraux, rejoints par les Coordinations (j’en
    profite pour vous en signaler une nouvelle, dans le 65),
    ainsi que par de nombreux patients, cette manifestation
    s’annonce chaude et animée ! Rendez-vous à 13H
    place
    Denfert-Rochereau à Paris 14ème
    ,
    départ du défilé à 14H, arrivée devant le Ministère
    de la Santé avenue Duquesne dans le 7ème
    arrondissement, dispersion prévue vers 16H30
    .
    Pour
    nos amis de la Réunion qui ne vont pas venir à Paris,
    un
    rassemblement

    aura lieu à 10H le dimanche matin 15 mars,
    devant la Préfecture de Saint-Denis de la Réunion.


  • Même
    le syndicat des remplaçants et jeunes installés,
    REAGJIR, qui avait encensé le tiers-payant, a fait
    savoir qu’il serait présent le 15 mars. Et qu’en fait de
    tiers-payant, il y était favorable, à condition qu’il ne
    soit ni généralisé ni payable directement par les
    complémentaires. Un tiers-payant social en quelque
    sorte. Exactement ce que demande la FMF : la possibilité
    de le pratiquer, pour les patients qui en ont besoin, et
    seulement eux. Et sans obligation, pour ne pas être
    pieds et poings liés avec les payeurs, que ce soit
    l’Assurance Maladie ou les complémentaires. Une solution
    pourrait venir de la carte monétique proposée par une
    banque (en l’occurrence le Crédit Mutuel) :
    le
    médecin télétransmet à la banque,

    celle-ci s’engage à le payer dans les 5 jours, et elle
    fait son affaire de se faire rembourser par les
    assureurs.


  • Le
    tiers-payant généralisé cristallise l’opposition de
    l’ensemble des médecins libéraux.
    Mais
    n’oublions pas que la loi Santé telle que prévue,
    comporte bien d’autres points à refuser en bloc :
    parcours de soins centré sur l’hôpital, délégations de
    compétences sans concertation, protocolisations à tout
    va, soumission des cliniques privées, … Les groupes de
    travail pour la réécriture de loi poursuivent leurs
    propositions, mais semblent bien peu écoutés de la part
    du gouvernement, malgré l’annonce de notre Président
    François Hollande, de reprendre le dossier en main. La
    seule chose obtenue est le 2ème
    report de la loi, prévue maintenant pour arriver à
    l’Assemblée Nationale à partir du 15 mars
    .
    C’est dire s’il
    faut continuer à mettre la pression : grève de la
    télétransmission, pétitions, grève des gardes.

    Vous êtes nombreux à agir sur le terrain si j’en crois
    les nombreux retours, ne restez pas isolés dans le
    doute. La mobilisation continue d’être forte. Exemple :
    2 manifestations dans le Centre jeudi 18, avec à chaque
    fois plus de 150 médecins présents malgré le froid et
    une faible démographie locale.


  • Les
    revendications tarifaires ne sont pas au premier plan,
    mais elles existent évidemment.
    D’autant que
    tous les acteurs, y compris les institutions,
    s’accordent à dire que les tarifs autorisés ne sont pas
    compatibles avec un exercice de qualité. Cette fois,
    c’est la Mutualité qui a estimé à 14% le besoin
    vital de financement
    pour ses centres de santé
    médicaux (contre 6% pour les centres infirmiers et
    dentaires). Elle propose un forfait pour la coordination
    et l’accompagnement des actions de santé publique. La FMF
    ne peut que souscrire à cette demande, rappelant que
    la coordination et la santé publique ne sont pas
    l’apanage des centres de santé.
    Profitons de la
    mobilisation exceptionnelle des médecins pour remettre à
    plat le système de rémunération des médecins libéraux.
    Vous avez compris qu’il ne s’agit pas seulement d’exiger
    les 2 euros de majoration clinique !



  • Pendant ce temps, que font les Caisses ? Elles vous
    préparent un nouveau formulaire

    de « soins et traitements », à remplir par le
    médecin traitant et valider par le Médecin-Conseil.
    Serait-ce pour évincer les ALD non exonérantes,
    concernant normalement toute pathologie avec soins >
    6 mois, et rémunérées 1,5 Cs par protocole rempli ?
    Pourtant, peu de médecins utilisent ce dispositif. En
    tout cas, on est content de savoir que l’argent des
    assurés sert à payer l’élaboration de ce nouveau
    formulaire plutôt qu’à rémunérer les professionnels de
    santé…



  • Et pendant ce temps, que font les ARS (Agences
    Régionales de Santé) ? Elles envoient des courriers
    aux généralistes, comme en PACA, les exhortant à
    ne plus adresser de patients aux urgences que si
    nécessaire (c’est vrai que ces idiots de médecins ont
    l’habitude d’adresser les patients, juste pour
    s’amuser), et leur conseillant de prescrire de
    l’Olseltamivir chez les patients fragiles. Alors que ce
    produit a clairement montré son inefficacité et sa
    toxicité. Et si elles se recentraient sur l’organisation
    des soins plutôt que de faire de la médecine ?



  • Bon allez, je vais tout de même terminer par une note
    positive. Je vous avais dit qu’une concertation était en
    cours, entre les professionnels de santé et la DGOS
    (Direction Générale de l’Offre de Soins), pour la
    réforme du DPC
    (Développement Professionel
    Continu). Et bien contre toute attente, le projet final,
    présenté jeudi 18, a pris en compte les propositions des
    professionnels. En quelques mots, pour les médecins : le
    DPC concerne l’ensemble de la formation, avec ou sans
    évaluation des pratiques ; seules les orientations
    prioritaires seraient indemnisées par les fonds publics
    (Etat et Assurance-Maladie), dans une enveloppe dédiée ;
    les autres seront prises en charge par le FAF (pour les
    libéraux, et par les employeurs pour les salariés) ;
    surtout, ce sont les professionnels qui reprennent la
    main, pour fixer les orientations prioritaires, définir
    les critères d’agrément des formations et des
    organismes, et participer à la gestion de ce nouveau
    DPC. Avec un système beaucoup plus souple, où tout ne
    sera pas fixé d’emblée par décrets. Maintenant, il reste
    à faire valider ce projet par notre Ministre MariSol
    Touraine, et à le mettre en texte législatif. Et pour
    les syndicats, à négocier avec la Sécu le montant de
    l’enveloppe dédiée, sachant que l’indemnisation de notre
    formation est une contrepartie de nos honoraires
    indécents. Mais comme quoi, lorsqu’il y a volonté de
    collaborer, des projets utiles et cohérents peuvent voir
    le jour.



Je vous souhaite une très bonne semaine.

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