Point-hebdo FMF du 20-04-2017

Chers amis,

Un court Point Hebdo en cette fin de week-end de Pâques pour ne pas perdre le fil.

  • Des discussions sont encours en vue d’un Accord de Coopération Interprofessionnelle (ACI). Une reconnaissance du temps de coordination passé par les uns et les autres, sur un mode (un peu) plus souple que celui proposé précédemment (qui avait été retoqué par les syndicats médicaux). Ca, c’était pour les points positifs. L’envers du décor, comme nous en avons l’habitude maintenant, c’est la complexité de l’avenant (28 pages + les annexes), et la rigidité du système : les fonds ne seront débloqués que pour un coordinateur identifié, qui établira des protocoles sur des thèmes listés et organisera 6 réunions par an sur des patients repérés comme complexes. Le tout à la condition que l’ensemble des professionnels utilisent un système d’information agréé par l’ASIP. C’est un peu la montagne qui accouche d’une souris, puisque de toute façon, pour les libéraux, ce dispositif ne concernera que les Maisons de Santé Pluriprofesionnelles (MSP), en statut SISA, avec un projet de santé cohérent avec le Projet Régional de Santé (PRS). C’est-à-dire moins de 10% des médecins installés. Pour les 90% autres, on continuera la débrouille comme avant, les coups de fil entre deux patients, de rapides échanges au hasard des rencontres aux domiciles des patients, ou … rien du tout parfois. La FMF ne sait pas encore si elle va signer, car elle regrette l’accès restreint aux MSP, et s’interroge sur la pertinence de limiter la coordination aux cas très complexes et pré-déterminés, alors que la meilleure façon d’améliorer les pratiques est justement d’étudier les parcours de soins de patients aux pathologies courantes donc fréquentes.
  • La complexité, c’est aussi ce qu’on peut regretter en lisant le décret du 13 avril expérimentant le 116 117, numéro unique pour la Permanence Des Soins Ambulatoire (PDSA). Car ce numéro ne fonctionnera qu’aux horaires de PDSA. Il faudra donc que le patient, 1) détermine lui-même si sa pathologie relève du 15 (urgence grave) ou du 116 117, et 2) s’il se trouve en horaires de PDSA ou non. L’aspect positif en revanche, c’est que les régulateurs seront libéraux, et enverront plus facilement sur les points de garde que sur les urgences. Ce numéro est mis en place dans trois régions (Pays de Loire, Corse, Normandie), il a vocation à être généralisé le 15/1/18 au plus tard.
  • Avant de partir, Mme MariSol Touraine a tenu également à instaurer une consultation spécifique dépistage du sein pour les femmes de 50 ans, afin de les informer sur les avantages et les risques. Louable décision, même s’il apparaît qu’il s’agit surtout de promouvoir le dépistage, ce qui est très discutable. Lors de cette consultation, le médecin devra également aborder les autres dépistages (col utérin, colon mélanome), et, tant qu’on y est, explorer l’hygiène de vie (alcool, tabac, activité physique, …). Ouah !, belle consultation, beau programme. Et combien vous nous octroyez, Mme Touraine, pour cette looongue consultation ? Quoi, vous voudriez en plus être payés pour ça ? Non, non, vous aurez juste droit à quelques points supplémentaires sur votre ROSP (Rémunération sur Objectifs de Santé Publique). Pour les généralistes en tout cas, car les gynécos n’ont même pas de ROSP. La ROSP, fourre-tout des pseudo-revalorisations lorsque l’Etat ne se donne pas les moyens de son ambition.
  • Et juste pour info.
    • 1) Un décret vient de sortir pour modifier la durée des ALD, ne soyez pas étonnés de voir de plus longues périodes d’exonération.
    • 2) Christian Saout (vous savez celui des propos sexistes sur les conjoints de médecins qui avaient de beaux sacs à main) vient d’entrer au Conseil d’Administration de la HAS. C’est une bonne chose qu’il y ait des usagers, c’est une mauvaise chose qu’ils soient représentés par M. Saout qui représente surtout lui-même (en tant qu’usagers de soins, vous avez été sollicités ou informés par le CISS ? Moi jamais). On remarquera au passage qu’il n’y a dans ce Conseil ni libéraux ni économistes. On ne va pas s’étonner ensuite qu’ils nous pondent des recommandations médico-économiques inapplicables en pratique.
  • Et n’oubliez pas, depuis une semaine, le Zolpidem est devenu un stupéfiant, donc prescrit sur ordonnance sécurisée, pour une durée maxi de 28 jours.

Je vous souhaite une belle semaine.