Point Hebdo FMF 78 du 11-05-2014


Point
Hebdo FMF 78

dimanche 11 mai 2014

CONGRES
DE LA FMF A  MARSEILLE LES 10 ET 11 OCTOBRE AU PALAIS DU
PHARO

Chers amis,

Ce Point Hebdo va commencer par ce qui fait polémique en ce
moment, et qui démarque la FMF des autres syndicats.

  • – Tout d’abord, la
    CARMF
    qui est décidément dans le colimateur
    de la CSMF et MG-France, et dont le Président Gérard
    Maudrux répond à chaque attaque point par point, de
    façon argumentée. Il peut compter sur le soutien de la
    FMF, comme l’indique le dernier communiqué
    d’Olivier Petit
    , notre M. Retraite, qui réexplique
    inlassablement pourquoi le régime complémentaire est
    assuré, et au contraire pourquoi il faut fermer l’ASV, qui
    malgré la forte dégradation de sa rentabilité, va
    se trouver très rapidement en faillite. Mais
    évidemment, si l’ASV disparaît, la Convention perd de
    son intérêt, ce qui semble affoler nos
    « confrères » présidents de syndicats …
  • – Ensuite le tiers-payant
    obligatoire
    . Ce qui semblait n’être qu’un effet
    d’annonce au départ, apparaît finalement comme une
    idée fixe de notre Ministre MS Touraine. Les discussions
    sur le forum adhérents montrent que la position de la FMF
    n’a pas été bien comprise. Entre le SML qui refuse
    hypocritement tout tiers-payant pour raison idéologique (je
    dis « hypocritement » parce que nombre de ses adhérents
    spécialistes le pratiquent couramment), et MG-France qui le
    réclame à grands cris, pour des raisons tout aussi
    idéologiques, la FMF reste pragmatique comme toujours, au
    plus près du terrain. Le
    tiers-payant obligatoire, NON, mais le tiers-payant possible
    à la demande du médecin, OUI.
    Et pour cela,
    pas besoin de grandes gesticulations à la CNAM ou au
    Ministère, il suffit de retirer « ponctuellement » et
    « traitant » dans la Convention (Titre 1, art. 2, sous-titre 3,
    dernier alinéa) : « les
    parties conventionnelles conviennent de permettre ponctuellement,
    pour les patients qui le nécessiteraient, la dispense
    d’avance de frais selon l’appréciation du médecin traitant« 
    .
    Je vous remets le
    communiqué de notre Président
    sur le sujet pour
    que ce soit bien clair dans toutes les têtes.
  • Autre sujet de polémique : la
    délégation de compétences à des non
    professionnels de santé.
    Pour le coup, on ne sait
    pas très bien ce qu’en pensent les autres syndicats, qui
    s’expriment peu sur le sujet. N’oublions pas que l’ancien
    président du SML dirige une école d’ostéopathie
    pour non professionnels de santé (les « nini »), ceci
    expliquant peut-être cela. En l’occurrence, nous avons
    appris cette semaine que l’hôpital de Villeneuve
    Saint-Georges (dans le 94) avait fait venir dans ses locaux des
    ostéopathes ni médecins ni kinés, pour traiter
    les patients en interne et ouvrir une consultation externe !
    Cela pose tout de même de nombreuses questions. Qui paiera
    en cas d’accident, puisque les ostéopathes ne sont pas
    assurés ? Les patients hospitalisés vont-ils devoir
    débourser de leur poche, ou est-ce l’hôpital qui paye
    via le forfait hospitalier ? Pourquoi le Conseil de l’Ordre
    accepte t’il cette cohabitation, alors qu’il nous interdit la
    présence des ostopathes nini au sein de nos locaux afin de
    ne pas les cautionner en tant que professionnels de santé ?
    A suivre, mais c’est déjà très
    inquiétant  …
  • – Ce qui ne fait pas polémique en revanche, c’est l’efficience du
    système libéral.
    Elle est de nouveau
    démontrée dans une petite étude
    menée sur les Maisons Médicales de Garde (
    MMG)
    versus Services d’Accueil d’Urgences (SAU) dans le 94, et parue
    dans la revue indépendante « Médecine », (que je
    recommande aux généralistes). Il en ressort que le
    coût d’un passage aux horaires de PDS (Permanence Des
    Soins) en MMG est de 92 euros, dont 52 à charge pour la
    Sécu (le reste étant représenté par les
    locaux et le personnel), contre 145 euros pour les SAU. Avec une
    optimisation encore possible pour les MMG, qui ne tournent pas
    à plein (3 patients le soir, 10 le samedi après-midi,
    20 le dimanche). Les auteurs font remarquer qu’ils ont eu toutes
    les peines du monde à récupérer les chiffres des
    SAU, peu enclins à la transparence. Pour ceux qui ont un
    abonnement chez l’éditeur John Libbey, et donc un
    accès gratuit, voici le
    lien de l’étude
    .
  • – Ponts obligent, il y a eu peu de réunions ces 2
    dernières semaines. Celle du 29
    avril sur les soins de proximité
    (2ème
    cheval de bataille de MS Touraine, avec le tiers-payant
    obligatoire), mérite
    notre attention
    . Vous avez le diaporama,
    mais pour les paresseux, je résume, avec mes commentaires
    en bonus. 2 grands thèmes : la coordination territoriale
    pour les patients chroniques, et les sorties d’hôpital. On
    y apprend que la
    rémunération pour la coordination territoriale sera
    réservée aux Maisons de Santé ou Pôles de
    Santé Libéraux,
    qui ont le statut de SISA, et
    qui remplissent certains indicateurs (emploi d’un
    secrétariat, réunions de coordination), dont certains
    sont des obligations de résultats (nombre de patients
    dépistés pour les cancers du colon ou du sein, nombre
    d’Hb glyquées effectuées). Mes commentaires : il
    existe 300 structures ainsi labellisées en France ; si on
    compte en moyenne 4 généralistes par structure, 1200
    vont bénéficier de ces budgets. + 300
    intégrés au protocole Asalée (entre médecins
    et infirmiers pour le suivi des diabétiques), cher à
    MG-France qui a réussi à le vendre ainsi (contre quoi
    ?). Ca fait maxi 1500 généralistes concernés. Sur
    63 000 recencés officiellement en 2013. Quid des 61 500
    restants ? Et des autres spécialistes ? Ils ne font pas de
    la coordination, eux ?? La FMF, pourtant créatrice des
    Pôles de Santé Libéraux, rappelle qu’il faut
    reconnaître le travail de TOUS les médecins
    libéraux, si on veut entretenir une médecine de
    qualité sur l’ensemble du territoire.
  • – Maintenant, le projet
    « sortie d’hôpital » vaut aussi son pesant d’or.
     
    Il est calqué sur le dispositif PRADO de la
    Sécurité Sociale. Un conseiller-sécu (alias
    ancien opérateur de saisie reconverti après
    l’arrivée de la Carte Vitale) voit le patient à
    l’hôpital, prend pour lui les RDV avec les professionnels
    de ville, selon un protocole très strict élaboré
    par la HAS : il sait à l’avance le nombre de consultations
    nécessaires pour le mois à venir, et à quelle
    cadence. Puis il remet aux professionnels concernés, y
    compris les médecins, une fiche sur la prise en charge de
    la pathologie en cause. Oui, oui, vous avez bien lu :
    l’employé sécu dira au médecin comment traiter le
    patient ! Pouquoi s’embêter à faire 10 ans
    d’études, alors qu’il suffit de lire la fiche ! Seul point
    positif : le patient aura droit à une auxiliaire de vie
    (mais c’est déjà le cas actuellement ).
    L’évaluation sera soft comme d’habitude : satisfaction des
    patients ayant accepté le dispositif (mais surtout pas de
    comparaison avec ceux l’ayant refusé), et critères
    intermédiaires : le patient a t’il utilisé son carnet,
    s’est-il pesé comme recommandé, …? Mais aucun
    critère de morbi-mortalité. On croirait une étude
    labo sur des produits inutiles comme les anti-arthrosiques.
  • – J’ai gardé le meilleur pour la fin : le rapport
    IGAS sur le DPC vient de paraître
    .
    Pour l’OGDPC, tout semblait suspendu à ce rapport, et
    aucune décision n’a été prise depuis 6 mois. Il
    est conforme à ce que tous les médecins et organismes
    disent depuis 1 an : la conduite du projet est désastreuse,
    le passage au tout informatique a été
    précipité et entrainé de nombreux
    dysfonctionnements, il n’y a toujours aucun cahier des charges
    pour les programmes, donc pas de critères de qualité,
    et l’indemnisation des participants et organismes reste soumise
    à ce qui est pudiquement appelé « aléas
    budgétaires ». L’IGAS chiffre à 565 M
    d’euros le budget nécessaire à la formation de tous
    les professionnels de santé concernés, alors que 155 M
    seulement sont effectifs. 2 questions : fallait-il payer des
    inspecteurs IGAS pendant 6 mois pour arriver à ce constat ?
    Que va faire l’OGDPC (c’est à dire le gouvernement et la
    CNAM) au vu de ce rapport ?

Je vous souhaite une très bonne semaine.

N’oubliez pas votre cotisation
FMF pour 2014
et de vous libérer pour venir à
Marseille les 10 et 11 octobre (bulletin d’inscription prochainement
en ligne).

Amitiés à tous


Contact:

Patricia Lefébure
Tél. 06 07 65 28 72