Les libéraux de santé font pression sur les finalistes

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Après la CSMF, le SML et MG France les semaines précédentes, c’est au tour du CNPS et de la FMF d’interpeller les candidats à l’élection présidentielle. Les deux organisations leur demandent de s’engager pour « la sauvegarde de la médecine libérale ». Et regrettent que la santé ne soit pas au coeur des débats de l’entre-deux-tours.

« Les deux candidats sont plus occupés à faire la danse du ventre aux électeurs du FN qu’à débattre des problématiques de santé ». Le président de la Fédération des Médecins de France (FMF), Jean-Paul Hamon, ne mâche pas ses mots ! « La santé va encore passer à la trappe au profit de l’immigration », regrette le médecin généraliste de Clamart. La FMF a donc décidé d’interpeller directement François Hollande et Nicolas Sarkozy sur « la sauvegarde de la médecine libérale ». Le courrier envoyé aujourd’hui par son chef de file préconise une réforme profonde du système de santé, notamment par la création d’une gouvernance de l’assurance maladie qui pourrait gérer à la fois les hôpitaux, les libéraux et l’industrie pharmaceutique. « Actuellement l’Assurance maladie intervient essentiellement sur les libéraux accusés de tous les maux, mais peu sur l’hôpital et sur l’industrie pharmaceutique qui à eux seuls absorbent les 2/3 du budget de la santé en France », selon le syndicat. Pour Jean-Paul Hamon, 30 milliards d’euros d’économies pourraient être réalisées par l’amélioration de l’utilisation des urgences et par la réduction de 20% des lits d’hospitalisation. Le syndicat va même plus loin et demande que la Convention, signée l’été dernier, soit renégociée après les élections présidentielles.

Pour un rééquilibrage entre l’ambulatoire et l’hôpital

De son côté, le CNPS, intersyndicale des libéraux de santé que préside le leader de la CSMF Michel Chassang, a demandé mercredi aux deux candidats de « s’engager ou à tout le moins d’indiquer clairement leur position » sur les sujets qu’il juge « prioritaires ». Parmi les sujets, « le maintien d’un système de couverture sociale permettant la meilleure prise en charge pour tous » et « le maintien d’un niveau de rémunération suffisant pour tous les professionnels libéraux de santé ». Le CNPS souhaite aussi « le rééquilibrage de l’assurance maladie en faveur des soins ambulatoires » par une progression de l’Ondam (Objectif national des dépenses de l’Assuance maladie) de la médecine de ville supérieure à celle de l’hôpital. Le syndicat réclame également « l’arrêt de la transposition automatique des protocoles hospitaliers de coopération interprofessionnels imposés à la médecine de ville ». Concernant l’épineux dossier du Développement Professionnel Continu (DPC), les professionnels de santé exigent un financement « pérenne et suffisant pour donner les moyens à tous les libéraux de santé les moyens d’une formation professionnelle continue de qualité ». Le syndicat a d’ores et déjà annoncé la diffusion des réponses qu’il recevrait avant le 6 mai. Nos deux finalistes auront-ils d’ici là pris le temps de répondre aux questions de la FMF et du CNPS ? Réponse dans quelques jours…

Caroline Laires-Tavares