Lutte contre les déserts médicaux : la réponse de la FMF aux propositions du Gouvernement

Le gouvernement a compris que les projets de regroupement devaient être portés par des médecins et que la coercition serait contre-productive.

La FMF rappelle que le problème numéro 1 est de redonner de l’attractivité à la médecine libérale et de la faire connaître aux étudiants pour qu’ils n’aient plus peur de s’installer.
Le problème numéro 2 est de faire cesser le harcèlement des Caisses d’Assurance Maladie qui poursuivent les médecins qui prescriraient trop d’arrêts de travail ou trop de transport en ambulance.
Vouloir doubler les MSP sur le territoire est un voeu pieux quand on pense à l’énergie qu’il a fallu à l’URML De Normandie du Dr LEVENEUR pour constituer 107 MSP ou pôles en 8 ans et 3500 réunions !
Le gouvernement annonce 400 millions pour les MSP et 60 000€ de frais de fonctionnement mais combien pour les médecins déjà regroupés qui assurent une continuité et une coordination sur un territoire ?
Combien pour inciter les 80% de médecins isolés à se regrouper ou au moins partager leurs fichiers pour assurer la fameuse responsabilité populationnelle ?
Le gouvernement prévoit la création de 500 stages en zone démographiquement faible mais ne dit rien sur l’incitation, rien sur le doublement de salaire qui a marché en Corse, rien sur la prise en charge du logement qui a marché en Creuse et à Belle-Ile-en-Mer.

La FMF demande qu’on double le salaire des internes qui iraient dans les DOM et dans les zones démographiquement faibles.
La FMF demande qu’on crée au moins 6 000 maîtres de stage supplémentaires pour arriver aux 15 000 maîtres de stage pour faire connaître l’exercice libéral au cours de leurs études et n’aient plus peur de s’installer.
La FMF est favorable au déploiement de la télémédecine dans les EHPAD, essentiellement pour éviter les hospitalisations inutiles. Elle est favorable à la télémédecine dans les îles et les vallées reculées pour éviter les transports en ambulance. Le Premier Ministre l’a bien compris, à condition qu’il y ait un débit suffisant.
Le gouvernement investit une somme non négligeable mais la FMF regrette que l’ampleur du problème n’ait pas été prise en compte car la France entière devient un désert médical : 25% de médecins généralistes en moins en 2025 devraient inciter à plus d’audace et de courage !