La Ferté-Bernard a embauché trois médecins salariés

Devant l’impossibilité d’attirer des médecins libéraux, la petite ville sarthoise a choisi d’en salarier directement trois. Les candidats se sont mis à affluer.

« Nous sommes partis d’un constat de carence du secteur libéral », explique Jean-Carles Grelier, maire UMP de La Ferté-Bernard. Faute de médecins en nombre suffisant, cette commune sarthoise de 10.000 habitants, ville-centre d’un bassin de 30.000 âmes, a recruté, pour septembre prochain, un médecin coordonnateur d’un centre municipal de santé. Il sera dans les mois suivants épaulé par deux autres praticiens, tous salariés de la ville.

« Nous étions déjà un peu sous tension, les nouveaux habitants ne pouvant trouver de médecins référents, poursuit l’élu. Quand, il y a quelques mois, nous avons appris le départ à la retraite de trois médecins, la population s’est inquiétée. D’autant plus qu’il devenait même impossible de trouver des remplaçants pour la période estivale. » Les annonces dans la presse et le recours à une agence spécialisée, ont permis d’approcher 1.500 médecins. Vingt et un contacts ont été noués, sept rendez-vous fixés mais, finalement, aucun généraliste n’a accepté de s’installer. Le maire a donc décidé de passer au recrutement direct.

Principe de réalité

« On croule sous les demandes, on a jamais vu ça », poursuit Jean-Carles Grelier. « Il se confirme que le statut de salarié correspond bien à un changement profond des jeunes médecins qui ne veulent plus être taillables et corvéables. » La ville rémunérera ses recrues sur le barème de praticiens hospitaliers. Elle table, avec trois docteurs et 1 secrétaire médicale, sur un budget proche de 250.000 euros « couvert par le coût des consultations ».

L’initiative pourrait ne pas en rester là. « Si demain d’autres secteurs de la santé, et notamment la chirurgie dentaire, rencontraient les mêmes difficultés, nous apporterions la même réponse », ajoute le maire. « L’initiative a un peu heurté mes amis libéraux, mais il s’agit de l’intérêt général et du principe de réalité. »

EMMANUEL GUIMARD, Les Echos

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